Pleure, ma plume bien-aimée !
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et écris ce que je ne saurais dire
Crie à la face de ce monde de préjugés
Mon amertume et mes souvenirs
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte l’histoire de ce pays
De cette terre et ce peuple meurtri
Raconte son Iliade et son odyssée
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte l’histoire de ce policier
De ce journaliste, de ce militaire,
De ces femmes et enfants égorgés
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte l’odyssée de ce peuple meurtri
Par des forces rancunières et damnées
Qui veulent le faire plier sans cris
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte l’histoire de ce glorieux pays
De cette enfant, sous les yeux de ses parents, violée
Son seul tort est d’avoir, sa patrie, aimé
Pleure ! Oh ! Ma Plume bien-aimée !
Raconte l’histoire de ce journaliste
Tombé, sous les balles obscurantistes
Son seul tort avoir aimé sa patrie ensanglantée
Pleure ! Oh ! Ma Plume bien-aimée
Et raconte l’histoire de ces scouts
Sur les tombes de leurs aïeuls venus
Commémorer et pour leurs martyrs, une pensée
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte l’histoire de ces militaires
Tombés sous les balles traîtresses
Seulement pour avoir défendu cette terre
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée
Et raconte l’Iliade de ces pauvres démunis,
Par une main traîtresse, à la vie, arrachés
Leur seul tort, c’est d’avoir refusé de plier
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et Raconte l’histoire de cette élève
Devant ses professeurs et camarades, égorgée
Son seul tort, d’un bel avenir, avoir rêvé
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée
Et raconte l’histoire de cet homme de lettres
De ce journaliste qui brave tous les dangers
Pour informer et éloigner cet obscurantiste spectre
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et écris ce que je ne saurais dire
Sur ce peuple meurtri et désarmé
Devant ces hordes sanguinaires à maudire
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte au monde, l’histoire de ce pays
De cette jeunesse, de ces femmes et enfants
Par des hordes barbares spoliés et meurtris
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
A qui pourrais-tu te confier ?
Fais entendre le glas de la vérité
A un monde devenu sourd et muet
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Porte ce message à mon peuple tant aimé
Que seules les armes lui redonneront sa liberté
Qui est un don, de la nature, divin et inné
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Raconte à mon peuple et redonnes-lui sa volonté
Dis-lui de chercher, par tous moyens, à s’élever
Sans oublier qu’il est un peuple de paix
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et extériorise
Ce que je ne saurais dire
A ma patrie que j’admire
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée
Et couche sur ce papier
Tous les mots amers, doux et gais,
Dans l’espoir de voir ma patrie, de ce joug, délivrée
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Par toi, mon histoire est contée
A ma patrie, elle est dédiée
Avec tant de sentiments refoulés
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Je veux que tu écrives
Avec mon sang,
Comme une barque à la dérive
Aucun son
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte l’histoire de ce village déserté
De ses habitants, par la peur hantés,
Par une nuit de Ramadhan ensanglantée,
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte ces jeunes filles violées
Dans leurs chairs, meurtries,
Pour avoir refusé de céder
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Conte cette nuit, un certain Janvier
Des centaines de gens, par la mort fauchés
Par des assassins, de sang, assoiffés
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Conte ces enfants, de savoir, privés
Par des obscurantistes illettrés
Leur école fut brûlée
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte l’histoire de cette jeune mariée
Ravie aux siens et à son mari,
Par des sauvages, avant la félicité
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Raconte l’histoire de cette veuve,
Dans sa vie familiale déchirée,
Dont le mari, devant elle, fut égorgé
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte ! Je t’en prie ! Je t’en supplie !
Raconte et ne t’arrêtes point jusqu’à l’éternité
Mes larmes suppléeront à ton encre terminée
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte au monde incrédule et hébété
L’histoire de ce peuple tant aimé,
Sa tragédie et son honneur bafoué
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte à l’histoire toutes les atrocités
Subies par ce peuple épris de justice et de paix
Que des assassins, à leurs desseins, ont voulu plier
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et si ton encre et mes larmes tarissent en chemin
Ecris de mon sang ! Cette Iliade pour les futurs temps
Afin que ces meurtriers subissent le dernier jugement.
Mohamed BOUDIA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire