jeudi 31 décembre 2015

NOTRE RANDONNEE  A  THALASSA
Avant de prendre le départ, nous avions constaté qu’il nous manquait une cassette vidéo pour la caméra numérique. La ville était presque morte. Presque tous les magasins étaient fermés. On se croirait dans un « no mans land ». On aurait parié que le temps s’était arrêté à Chlef. Les rares cafés qui avaient timidement ouvert leurs rideaux se comptent sur le bout des doigts. Il fallait attendre l’ouverture des magasins qui vendaient des cassettes vidéo. Nous nous sommes résignés à attendre car nous ne pouvions partir sans cassette et sans pouvoir filmer sur les lieux de notre tâche car l’image est le premier support de notre randonnée qui nous permettrait d’illustrer notre beau livre. D’un commun accord avec Amari, notre caméraman, nous avions décidé de tuer le temps, malgré nous, dans un café où nous avions pris des cafés au lait et des croissants. Il est sept heures quarante-cinq du matin. Nous pris la voiture et nous avions fait un tour dans la ville pour dénicher un photographe matinal. Par chance, on en a trouvé un. Nous avions acheté la cassette vidéo et nous avions décidé de partir au plus vite, afin de ne pas perdre plus de temps. Lorsque nous primes la route vers le Nord en suivant la nationale n°19 menant de Chlef à Ténès, la circulation devenait de plus en plus dense. C’était normal, c’était l’heure de pointe. Tous les fonctionnaires commençaient à se hâter et les commerçants ouvraient dans un vacarme presque monotone leurs rideaux de fer dans un roulement fracassant. C’était devenu une habitude, aucun commerçant n’ouvrait avant neuf heures car la majorité d’entre eux n’habitaient point le centre ville. L’on constate de prime abord que la ville était devenue un grand centre commercial ou plutôt un bazar.
                       Nous roulions à une allure modérée. En sortant de la Ferme, actuellement Hay El Houria, située juste après le pont d’Oued Chéliff, nous sommes tombés directement sur le tronçon d’autoroute menant vers la localité  de Chettia, chef-lieu de commune du même nom. L’air était frais et nous roulions à une allure presque  randonnière. Nous discutions de tout et de rien mais notre idée fixe, c’est la tâche que nous nous sommes fixés pour l’écriture d’un beau livre illustré relatant toutes les données concernant les 35 communes de la wilaya de Chlef. C’est sur proposition de l’union locale des écrivains que Monsieur le Wali de Chlef nous a chargés de cette tâche combien astreignante mais combien utile pour l’histoire de notre  pays en général et en particulier pour notre wilaya. Nous nous sommes fixés pour but la visite de toutes les communes de la wilaya. Monsieur  le wali a avisé, par  lettre circulaire, tous les chefs de Daïra et tous les présidents d’APC de la wilaya, afin de nous prêter main forte et de nous faciliter la tâche qui s’annonçait vraiment ardue et fastidieuse. Monsieur Mohamed BOUDIA, chercheur, historien et écrivain s'est porté volontaire pour accomplir cette mission historique et culturelle qui doit amener  un plus à l’histoire de la wilaya de Chlef. Ils s'est adjoint  les services d’un cameraman professionnel, Amari, qui doit les suivre partout et prendre les photos sur les lieux même de la commune. Nous avions traversé la localité de Chettia qui commençait à s’animer et nous roulions sur l’autoroute jusqu’à l’entrée de la Daïra d’Ouled Farès qui est aussi le chef-lieu de la Commune du même nom. A la limite du tronçon d’autoroute qui nous a mené de Chlef à Chettia, puis à Ouled Farès, nous remarquons une station d’essence à l’entrée du village sur notre gauche et sur notre droite, un édifice public, en l’occurrence un collège d’enseignement moyen. Des bâtiments à perte de vue sont en construction tout le long du tronçon d’autoroute menant de Chettia à Ouled Farès. Ces nouvelles constructions devraient remplacer, d’après certains ex-responsables de la Wilaya, les chalets préfabriqués érigés au lendemain du séisme du 10 Octobre 1980.
Nous avons traversé le village sans nous arrêter. Il était presque 8 heures trente. Nous avions passé le petit pont à l’extrémité Nord du village. Le cimetière des « Chouhadas » se dressait là, à l’horizon, témoin des sacrifices faits par les valeureux enfants de l’Algérie. Après avoir dépassé le cimetière, juste après un long virage, une petite bourgade, ou plutôt un petit ilot de maisons traditionnelles se dressait là en face de la fontaine d’eau minérale « Aïn Bouchakor » qui ne désemplit pas de toute la journée, de gens venus se ravitailler en eau « potable ». Il faut dire que l’eau distribuée à Chlef et ses environs par l’algérienne des eaux est imbuvable même avec la redevance demandée aux clients pour la qualité de l’eau qui n’existe nullement.
Nous continuions notre route et nous tombons sur un lieu-dit Afghane avant d’arriver à Cinq Palmiers (où il y avait un camp de concentration durant la guerre d’Algérie qu’on nommait « Camp Beaufils » situé dans une ferme coloniale du même nom et qui servait de lieu de séquestration et de torture occupé par les barbouzes de la DST (Direction de la Sécurité du Territoire).  Un peu en amont du village et sur la droite, nous pouvons remarquer  le mausolée  de « Sidi Maâmar ».
Quelques kilomètres plus  loin,  nous apercevons un barrage de gendarmerie fixe à la sortie du village « La gare des Heumis ». Sur la droite, une bifurcation qui mène vers la commune de Bénaïria. Pour notre part, nous continuions tout droit pour atteindre, quelques kilomètres plus loin, la daïra de Bouzeghaïa.  Des locaux commerciaux ont été construits à l’entrée Sud du village ainsi qu’une unité de la protection civile et un commissariat. Des HLM y ont été aussi érigés pour recaser  les fonctionnaires qui pourraient venir d’autres contrées pour les besoins de la sécurité du village. Nous avons traversé le village de Bouzeghaïa, de part en part, du Sud au Nord, pour commencer notre ascension des premiers contreforts des monts du Dahra. La route commençait à monter en lacets, par moments très étroits. A la limite du lieudit « la plâtrière des Heumis », la route devient plus ou moins rectiligne et nous apercevons déjà les premières maisons du douar « Kherba ». En dépassant le douar, dont les constructions se trouvent majoritairement sur le côté gauche de la chaussée, nous entamons la descente vers les plaines du littoral ténésien. Quelques lacets nous obligent à ralentir notre vitesse de croisière. Au bout de quelques minutes de trajet, nous débouchons sur le carrefour Sidi Akkacha – Abou El Hassan, où il y un poste de gendarmerie fixe afin d’assurer la sécurité du citoyen. Nous tournons sur la gauche pour nous engouffrer directement dans la route menant à Kaloul, Abou-El-Hassan, Aghbal et dernier ressort  Thalassa et Tazghoult.
Sur la route menant à Kaloul et Abou-El-Hassan, des eucalyptus centenaires cernent la route de part et d’autre, en forme d’allée ombragée mais qui commence à laisser les rayons cuisants du soleil d’été car les arbres qui meurent ou qui sont à la fin de leur vie ne sont pas remplacés pour pérenniser cette voûte ombragée qui faisait la fierté des habitants de la région, il y a quelques dizaines d’années seulement.
Nous dépassons Kaloul sans nous arrêter et nous continuions notre route en direction d’Abou-El-Hassan. De loin, on remarquait une agitation inhabituelle et un brouhaha qui nous arrivait en sourdine, puis s’amplifiant au fur et à mesure que l’on se rapprochait de l’entrée Est du village. C’était le Dimanche, jour de marché hebdomadaire à Abou-El-Hassan. C’était l’occasion rêvée pour filmer et prendre des photographies pour notre livre. Nous nous présentâmes au brigadier du poste de la Gendarmerie Nationale qui nous accompagna jusqu’au Souk et nous avions pris de très beaux clichés et une vidéo souvenir pour les générations futures.























L’entrée du village et du Souk hebdomadaire d’Abou-El-Hassan
Le souk hebdomadaire d’Abou-El-Hassan (côté vêtements)
Le souk hebdomadaire d’Abou-El-Hassan (côté meubles et literies)
Souk hebdomadaire d’Abou-El-Hassan (côté chaussures, literie, tapisserie)
Nous avions pris plusieurs photos et vidéos du souk puis nous avions pris congé de notre hôte (le brigadier de la gendarmerie) pour nous engouffrer  dans la rue principale du village d’Abou-El-Hassan. Le minaret, hautain d’une nouvelle mosquée, à l’entrée Est du village vous rappelle à un certain recueillement et vous enveloppe d’une aura religieuse qui vous va jusque dans vos veines et vous interpelle pour votre salut devant le Créateur.



La grande mosquée d’Abou-El-Hassan









Façade Est de la nouvelle mosquée d’Abou-El-Hassan





L’entrée Est du Village d’Abou-El-Hassan
                 Nous remontons dans notre véhicule, après ces quelques clichés et nous empruntons l’artère principale du village. Après avoir traversé le village d’Abou-El-Hassan d’Est en Ouest, nous sortons de ce dernier pour commencer à goûter les plaisirs de la nature, avec les prés verdoyants de part et d’autre de la route qui nous mène vers Aghbal puis vers Thalassa.

Route et prés à la sortie Ouest d’Abou-El-Hassan.
                  Sur notre route, nous avons eu le plaisir de constater la revivification de notre cheptel par les troupeaux de moutons paissant paisiblement sur les deux côtés de la voie.

Troupeau de moutons traversant la route.

Collines avoisinant le village d’Abou-El-Hassan

                 Nous entrons dans la commune de Thalassa et nous franchissons le deuxième village important de la commune qui est Aghbal. Nous continuions notre route et à peine quelques kilomètres insignifiants nous séparent du village-mère qui est Thalassa. Nous nous présentons aux autorités locales et Monsieur Rekkab Abdelkader, le Président de l’APC, s’est fait un devoir de nous recevoir lui-même dans son bureau en nous souhaitant la bienvenue et en mettant à notre disposition tous les moyens nécessaires et indispensables à notre mission. Nous l’en remercions vivement.

                   Pressés par le temps, nous prenons congé de notre hôte et nous déposâmes notre voiture particulière dans l’enceinte du parc communal pour emprunter la voiture de service avec chauffeur qui devait nous amener de prime abord sur un site où des vestiges très anciens s’y trouvaient. C’est à l’entrée Est du village de Thalassa. Nous traversons à gué l’Oued Tazghoult qui est à sec en cette période de prémices des grandes chaleurs. En revenant sur nos pas, en direction d’Aghbal, nous remarquons une colline parsemée de blocs de pierre qui ne vous disent rien vus de loin mais lorsqu’on s’y rapproche, nous constatons un trésor en matière de vestiges.






Site archéologique à l’entrée Est de Thalassa.







Oued Tazghoult en amont de Thalassa (à sec avec les premières chaleurs)





Vestiges d’une construction ancienne (époque romaine)









Groupe de bassins à eau taillés à même la roche




Bassin à eau avec couvercle
Bassin à eau taillé à même le roc sur le site archéologique

Bassin à eau avec sur le site archéologique de Thalassa




Groupe de bassins à eau taillés dans le roc


Dalle (1m80x60x60) comportant des caractères latins

Différentes réserves à eau taillées dans la pierre


Différents bassins à eau avec couvercle taillés dans le roc

Différents bassins à eau taillés à même le roc

Réserve d’eau taillée dans la pierre sur le site archéologique

Bassins hydrautliques (Réserves d’eau) dans le site Sidi Aek
                   D’après la multitude de bassins à eau rencontrés sur le site archéologique de Thalassa, on serait porté à croire qu’il y avait une communauté de plusieurs habitants sur le territoire du site archéologique.  Pour une première hypothèse, nous avions cru que c’était des sortes de tombeaux pour sépultures anciennes, mais après vérification et discussion avec les autochtones, il s’est avéré que ces bassins étaient des réserves d’eau qui servaient de réserve aux habitants qui demeuraient sur le site.
                   Il en existe des dizaines sur tout le site et l’on est supposé à croire que c’était un cimetière mais, ne trouvant ni ossements ni sépultures, nous sommes contraints à croire qu’effectivement c’était des petites retenues d’eau de pluie qui servaient pour l’usage domestique.

Arbre : Olivier millénaire se trouvant sur le site des vestiges




Lauriers roses dans la périphérie d’Aghbal Cne de Thalassa





Champ de pommes de terre aux abords de l’Oued Tazghoult

Site de verdure d’un oued à Aghbal








L’entrée d’une ancienne ferme  à Thalassa

La voûte de la porte d’entrée de la ferme à Thalassa






Ruines romaines à proximité de la ferme

Vestiges d’une huilerie romaine près de la ferme

Vestiges d’une huilerie près de la ferme






Vestiges d’une huilerie près de la ferme







Module d’une presse à huile près de la ferme
                   Sur le site de la ferme se trouvant dans le village de Thalassa, nous remarquons beaucoup de morceaux d’un puzzle qui pourrait être une ancienne huilerie romaine. Les éléments éparpillés que nous avons photographiés nous montrent bien que c’est des modules ayant appartenu à une presse ou plutôt un moulin à olives.
                   Ces éléments sont parfois de forme ronde, d’autres fois de forme conique ou plats ayant à leur centre un trou qui nous amène à penser que les éléments pouvaient s’emboîter pour constituer une moulin ou un « écraseur d’olives ».


« Guelmame El Bakht » (l’étang de la chance ou du destin), retenue collinaire sur les hauteurs de Thalassa







Site panoramique aux abords de « Berket El Hadh






« Berket El Hadh »  et le panorama environnant Certains l’appellent « Guelmame El Bakht » (Lac de la chance)

                  C’est une retenue collinaire qui a été construite dans les années 2000 et qui sert actuellement à l’irrigation de certains champs maraîchers sur les hauteurs de Thalassa.

Panorama autour de la retenue d’eau « Guelmame El Bakht »
              Elle est située sur le flanc Est d’un pic de la chaîne du Dahra, de l’autre côté d’Oued Erroumane. Nous ne savons pas si cette appellation vaut dire « la rivière des grenades » ou bien « la rivière des romains ». Les deux hypothèses sont plausibles.

                  La région de Thalassa est très riche en agriculture. Le paysage est vraiment envoûtant de par la verdure et les maquis qui tapissent la région et en font un lieu de villégiature qui pourrait amener beaucoup de touristes à la région de Thalassa.
                  La forêt commence à reprendre et la verdure emplit toute la contrée et vous invite à respirer un air frais et sain parfumé de thym sauvage et d’odeur de pin.
                  Le calme qui y règne vous plonge dans une certaine euphorie et vous emmène sur les chemins du songe et du repos bien mérité avec une journée harassante dans la ville ou dans les champs.
            C’est un site à fructifier car la distance qui le sépare de la mer Tazghoult n’est qu’à quelques kilomètres seulement.

                   Avec la retenue d’eau de « Berket El Hadh », les cultures maraîchères foisonnent un peu partout aux abords de celle-ci. Les agriculteurs s’en donnent à cœur joie et l’on remarque tout au long de notre périple des fellahs travaillant dans les champs et suant pour donner un plus à leur région.                       L’agriculture y est prospère. Nous trouvons un peu de tout. Des champs de blé, de blé tendre, d’orge, d’avoine ainsi que des petits jardins potagers à proximité de la retenue d’eau. Bien que la retenue d’eau se trouve dans les tréfonds des djebels, la sécurité y est totale, car plusieurs postes de gardes-champêtres y sont installés et veillent à la sécurité des habitants. Mais quand arrive la nuit, tous reviennent vers le village où ils sont entassés dans des bidonvilles. A la faveur du programme présidentiel en matière d’auto construction rurale, plusieurs familles ont déjà obtenu l’aide de 700.000 dinars mais malheureusement, l’assiette pour implanter les maisons n’existant pas, les bénéficiaires attendent une aide des responsables au niveau de la wilaya pour dégager une assiette pouvant servir à la construction d’une cité pour ces bénéficiaires de l’auto construction.
                    La commune a bénéficié d’un programme très varié et les travaux d’assainissement et de viabilisation battent leur plein.
                    La région est touristique et peut attirer beaucoup de rentrées financières pour la commune qui se trouve seulement à quelques kilomètres de la mer. Des colonies de vacances pourraient y être implantées et elles auront mer et montagne en même temps.

                                           Mohamed Boudia - Ecrivain - Auteur
Président du café littéraire de Chlef - Vice-président de l'Association Nationale Héritage Algérie - 




mardi 29 décembre 2015

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lundi 28 décembre 2015

             NOTRE PERIPLE A TADJENA
TADJENA  est le chef- lieu de la commune du même nom située sur le territoire de la wilaya de Chlef. Elle dépend administrativement de la daïra d’Abou El Hassan (Ex Fromentin). Elle est Située à une distance de  39 km du chef-lieu de la wilaya. La Commune fut créée en date du 04 décembre 1956, supprimée en 1963 puis rétablie de nouveau en 1984. Elle englobait lors du recensement de 1998, 22 155 habitants (25 538 h en 2004) qui sont répartis sur un territoire de 113, 08 km2 (soit une densité de 226 h au km2). Nous pouvons rappeler qu’il y a eu une grande bataille sur le territoire de Tadjena en 1847, sous la conduite de Bou Maza contre les troupes françaises. Le 8 Décembre 1998, un grand massacre fut perpétré par les groupes islamiques armés (G.I.A) à Oued Roumane dans la commune de Tadjena (wilaya de Chlef), sur des populations désarmées. Bilan : 50 tués. 31 janvier 1999-  Un massacre sanglant fut commis par les groupes armés du GIA à Oued Romane (Wilaya de Chlef). Bilan : 20 personnes égorgées et 07 autres enlevées. Sidi Ziane, patron de la ville.
Nous avons pris le départ de Chlef,  comme à l’accoutumée, et nous empruntions la route menant vers Ténès.  Nous avions auparavant acheté une bobine pour notre caméra vidéo tenues par Amari, notre caméraman attitré, qui est d’un respect et d’une gentillesse exemplaires, de son vrai nom Merrouchi Amari, qui est aussi spécialiste en informatique.
Nous avons traversé La ferme, après avoir dépassé le pont du Chéliff, pour prendre l’autoroute qui devait nous mener vers la localité préfabriquée de Chettia. Une foule nombreuse vaquait à ses occupations ce jour-là. Il fallait rouler en vitesse réduite afin de ne pas porter atteinte aux piétons qui traversaient en tous sens.
La traversée se fit sans encombre Dieu merci et nous continuâmes notre route vers la localité d’Ouled Farès qui est un chef-lieu de Daïra. L’autoroute ne prend fin qu’à l’entrée du village d’Ouled Farès (ex-Warnier). Ouled Farès abrite actuellement plusieurs facultés et parmi elles, la faculté des langues étrangères.

Tout au long de notre randonnée vers le village de Tadjena, nous avons plus ou moins visité d’autres villages sur notre route tels Ouled Farès, Cinq Palmiers et Bouzeghaïa. Arrivés dans cette dernière localité, juste à la station des minibus de transport, nous avions tourné sur la gauche pour rejoindre la route qui mène en même temps vers Herenfa et vers Tadjena. Arrivés à l’embranchement de ces deux routes, nous devions prendre sur la droite pour parvenir à Tadjena, qui est le but de notre voyage et de notre étude et enquête toponymique. La route grimpait de colline en colline et l’on sentait l’air changer au fur et à mesure que l’on montait sur la route en lacets.
Les prés étaient encore verdoyants et les blés ondulaient au gré du vent. Lorsqu’on s’arrêtait à côté des eucalyptus qui bordaient, par moments, la route on respirait un air frais qui vous revigorait et on entendait un petit chuchotement des feuilles d’eucalyptus comme un gazouillement d’oiseaux à la tombée de la nuit, dans leurs nids. Après plus d’une heure et quart de route, on voyait déjà les premières maisons érigées à l’entrée du village de Tadjena.





Ce jour-là était un jour de marché hebdomadaire. Il y avait foule et un brouhaha monstre régnait à l’entrée du village où est situé le souk (marché hebdomadaire) de Tadjena. Les cris fusaient de haut-parleurs portatifs utilisés par les commerçants ambulants de visite à Tadjena pour vanter et vendre leurs marchandises.
Nous avons été surpris de constater qu’il y avait presque tous les légumes et fruits sur les étalages des commerçants venus en nombre à ce souk.
La diversité des fruits et légumes vous donne envie d’acheter car les couleurs chatoyantes des légumes vous prenait à bras-le-corps et vous suppliait de faire une dépense qui méritait qu’on la fasse pour le seul plaisir des yeux et de la bouffe aussi, bien sûr comme le rouge vif de la tomate, le vert-bouteille du piment doux, le rose éphémère de la pomme de terre (nouvelle cueillette), de la couleur orange de la belle carotte, la blancheur du navet agrémentée d’une fine touche de violet, le vert wagon des concombres, le vert pâle de la courgette de saison, l’oignon rose et l’ail blanc.  Tout était là et ne vous demandait qu’à vous servir. Il y avait aussi des bananes avec leur jaune tacheté et les abricots précoces d’une succulence au top niveau. Il y avait aussi des nèfles à peau très lisse qui vous invitaient à goûter leur succulent arôme. Les odeurs des fruits et légumes vous taquinaient les narines et vous houspillaient à aller au-devant de l’étalage, ne serait-ce que pour sentir ces doux parfums.

Il y avait un peu de tout dans le marché. Des étalages de vêtements, de chaussures, de meubles, de literie, de vaisselle et j’en passe.
Les achalandages étaient bien fournis. Les commerçants sont venus de toutes les contrées de la wilaya de Chlef et même des wilayas environnantes. Le marché hebdomadaire de Tadjena ne désemplit pas le jour de sa tenue dans le village.

Après avoir rendu visite à  la Mairie de Tadjena pour nous annoncer, nous avons été reçu par le secrétaire général qui a été d’une courtoisie exemplaire et nous a introduits dans son bureau où il nous a convié à prendre des thés avec lui, en attendant la venue du Président d’A.P.C qui était retenu par d’autres obligations.
Après notre entrevue avec le secrétaire général et voyant que le Président d’A.P.C tardait à venir, nous avons sollicité du secrétaire général un véhicule et un chauffeur de la région qui pouvait nous indiquer les lieux et sites que nous pourrions photographier pour l’illustration de notre livre toponymique de la wilaya de Chlef en général et en particulier de chaque commune.
Notre vœu a été exaucé par le secrétaire général de la Mairie de Tadjena et il nous fut adjoint un véhicule avec chauffeur et un vice-président de l’A.P.C a tenu à nous accompagner sur les lieux de notre villégiature et de notre travail à la recherche de vestiges témoins des peuplades qui ont précédé les habitants actuels de Tadjena. Nous avons crapahuté une colline à plus de 650 mètres d’altitude afin de pouvoir photographier le village de Tadjena en entier.
 Côté droit du village de Tadjena  en allant vers Bouzegza
Centre du village de Tadjena

Côté gauche du village de Tadjena en allant vers Moussadek
Nous étions dans un cimetière où nous avions trouvé trois mausolées. Il parait que c’est le saint et ses deux enfants.









Premier mausolée à l’entrée Nord du cimetière de Sidi Ziane















Deuxième mausolée à l’entrée Est du cimetière de Sidi Ziane ou bien Taougnaout (Les trois mausolées on les appelle « Ouled Ben Châa »





















Le cimetière de Taougnaout
D’après le vice-président de l’A.P.C  et du chauffeur de celle-ci, il paraît que le Saint Sidi Ziane n’est pas enterré dans l’un de ces mausolées mais c’est seulement d’autres saints (disciples de Sidi Ziane) qui y sont enterrés.

Ancien puits (à sec) devant la Zaouïa de Sidi Ziane à Tadjena
Un peu plus en contrebas du cimetière des trois mausolées et juste après le puits à sec, nous tombons directement sur la Zaouïa de Sidi Ziane qui a été, bien sûr, reconstruite à côté de l’emplacement de l’ancienne Zaouïa de Sidi Ziane (Maamar Boussena décédé en 1925 à peu près. Le fils de ce dernier s’appelle Bousséna Ahmed décédé en 1982   Bousséna Abdelkader né en 1946
Mohamed Belmissoum est né en 1890 (présumé), décédé en 1970 à peu près à l’âge de 80 ans. L’arrière petit fils de Sidi Ziane nous fait visiter la Zaouïa et nous montre une jarre d’une contenance de plus de cinquante litres en parfait état, datant d’après lui de plusieurs siècles, trouvée dans le site de Sidi Ziane  et qu’on appelle « Le lieu du Kallouze » c’est-à-dire, le lieu des poteries.
Nous avons rencontré  deux talebs de la Zaouïa de Aïn Soltane. 
(Le plus vieux de la région est Hachouda Abdellah















La nouvelle Zaouïa de Sidi Ziane à Tadjena






Ancien petit mausolée à côté de la Zaouïa de Sidi Ziane
La Zaouïa est toujours en fonction et plusieurs talebs y sont hébergés pour terminer leurs études en théologie.  Ils y suivent leurs cours en qualité d’internes et sont pris en charge uniquement par les habitants de la localité de Sidi Ziane. Aucune contribution, ni de l’A.P.C, ni de la Wilaya. Nous pouvons dire en quelque sorte qu’ils sont à la charge de la population qui les nourrit et leur porte assistance en cas de besoin. Les étudiants en théologie viennent de toutes les contrées de la wilaya de Chlef et même des wilayas environnantes.


L’ancienne Zaouïa de Sidi Ziane à Tadjena (ex-Fromentin)
Cette ancienne zaouïa date de plus d’un siècle. Elle a fait sortir beaucoup de générations d’Imams qui sont éparpillés un peu partout dans les mosquées de la région de Chlef et même dans les autres régions d’Algérie.







Taleb en train d’écrire sur sa tablette au calame (plume taillée dans le roseau et à l’encre (smagh)
La zaouïa de Sidi Ziane abrite plus de trente talebs en son sein. Nous sommes arrivés à la zaouïa  de Sidi Ziane par un Mercredi et c’est ce jour-là que choisissent les élèves pour partir rendre visite à leurs familles plus ou moins éloignées de la Zaouïa. Nous avons trouvé seulement trois talebs de permanence à la Zaouïa.
El M’kadem  (préposé notable de la Zaouïa) nous a fait visiter celle-ci et nous avons même été gratifiés d’une psalmodie de quelques versets du Saint Coran par les talebs présents.

Discussion avec les habitants de Sidi Ziane  le marabout de la région.
La nouvelle mosquée de Tadjena en plein centre –ville.

Une rue du village de Tadjena
Les constructions de la rue principale du village ont presque toutes gardé le cachet colonial urbain du village colonial (Fromentin) érigé en 1889, quelques années seulement après la prise de la région d’El-Asnam (ex-Orléansville) par les troupes françaises d’occupation qui ont occupé le territoire un certain 5 juillet 1830, par Sidi Fredj (anciennement Sidi Ferruch). Le village a pris de l’ampleur surtout avec l’exode rurale durant la décennie rouge (plutôt que décennie noire comme ont tendance à l’appeler les autorités ainsi que la plupart des journalistes)
Deux bâtisses identiques en tout et pour tout représentent la Cave Coopérative de Fromentin (Tadjena actuellement)
. 










La région de Tadjena (ex- Fromentin) était réputée pour ses vignobles. D’ailleurs, nous pouvons remarquer en plein centre du village actuel de Tadjena, l’ancienne Cave Coopérative de Fromentin qui servait à distiller les différents vins de la région.




La cave vue de profil avec la bascule publique et le réceptacle du raisin.








                                                                                   Route bordée de cyprès sur le chemin qui nous mène vers une fontaine publique en plein décor.

















Fontaine publique dans un décor envoûtant et angélique, en pleine nature.








Falaise surplombant la fameuse fontaine publique en pleine nature.





Ancien moulin à grains (Toujours en marche) Tout prêt d’une ferme occupée par plusieurs habitants.





Ancienne ferme coloniale se trouvant près du moulin à grains.
      Le siège de l’A.P.C se trouve encore dans une ancienne bâtisse coloniale.




Rue de la Mairie à Tadjena(ex-Fromentin)
Une autre rue ayant gardé son cachet colonial en plein centre de Tadjena

Nous tenons à remercier, ici, Monsieur  le Président de l’A.P.C de Tadjena ainsi que le Secrétaire Général, sans oublier Monsieur  le Vice-président qui nous a prêté main forte tout au long de notre mission combien pénible et harassante à plus d’un titre


Mohamed Boudia Ecrivain et journaliste indépendant - 

Le séisme qui a touché la commune de Tadjena, (W. Chlef, nord de l’Algérie), de magnitude de 5,1 sur l’échelle ouverte de Richter, a fait deux blessés légers.
lundi 18 décembre 2006. L’épicentre de ce séisme, précise le même responsable, a été localisé au douar Bouchitane, situé à mi-chemin entre les localités de Tadjena et de Bouzghaïa, au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya. Plus précis le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG), a indiqué que l’épicentre de cette secousse, a été localisé à 11 km au nord-ouest de Chlef. D’une magnitude de 5,1 sur l’échelle ouverte de Richter, ce séisme, a-t-il ajouté, a provoqué beaucoup plus de panique et de peur que de dégâts.
En effet, hormis deux blessés parmi les stagiaires du centre de formation professionnelle et d’apprentissage (CFPA) de Bouzghaïa, blessures causées par la panique et les bousculades qui ont suivi le séisme, ce dernier n’a pas été à l’origine de pertes significatives, a précisé le même responsable. Le même constat est fait par la protection civile de la wilaya de Chlef. La secousse tellurique n’a fait ni victimes ni dégâts, pour l’instant, a affirmé pour sa part le wali de Chlef, M. Mohamed Ghazi. Seules quelques fissures ont été relevées dans les murs de la brigade de Gendarmerie nationale de Tadjena, a-t-il affirmé.
A signaler qu’un climat de panique a régné durant la nuit de samedi à dimanche parmi les populations de plusieurs localités de la wilaya de Chlef où des habitants, notamment ceux des immeubles, ont passé une bonne partie de la nuit hors de leur domicile, à l’image de ceux de haï « Chara ». Hommes, femmes et enfants ont, en effet, préféré fuir leurs maisons de peur d’être ensevelis sous les décombres en cas d’écroulements de leurs demeures. Les habitants de cette wilaya gardent toujours en tête le douloureux souvenir du tremblement de terre qui a frappé leur région, le 10 octobre 1980. D’une magnitude de 7,1 degrés, le séisme avait fait au moins 5.000 morts.
Synthèse de Samir, algerie-dz.com D’après le Quotidien d’Oran