samedi 19 décembre 2015

                  MENE HAFARA GHAR LI AKHIHI SAKATA FIH
Il était une fois un jeune garçon orphelin qui vivait seul avec sa mère. Cette dernière élevait des brebis et des chèvres dont elle récupérait le lait tous les jours que Dieu fait et le donnait à son fils qui allait le vendre dans le village où ils habitaient. Le jeune garçon allait de quartier en quartier en criant : « Du lait, du lait ! ». Ce jour-là, il ne put vendre son lait. Presque toute la quantité de lait lui était restée et il avait peur de perdre son revenu qu’il ramenait toujours à sa mère. Il eut une idée judicieuse en criant : « El Halib wa Essalate 3ala Ennabi Elhabib » (du lait et la prière sur notre amour de prophète). Il déambulait dans les ruelles du village et ne savait pas qu’il était sous les fenêtres du sultan qui l’avait entendu. Ce dernier dépêcha son ministre pour quérir ce jeune qui disait du bien du prophète. Ce fut fait et lorsque le jeune garçon fut devant le sultan, il lui dit qu’il n’avait pas pu vendre tout son lait aujourd’hui et que sa mère et lui ne pourraient pas manger car c’était leur seul moyen de subsistance. Pris de compassion, le sultan lui acheta tout son lait et le pria de lui en ramener toute la quantité tous les jours. Le jeune garçon dit au sultan, mais ! Monseigneur, j’ai des clients qui m’attendent tous les jours, je ne peux pas vous ramener tout le lait ! Dites-moi combien de litres je vous ramènerais et je le ferais avec plaisir. Le sultan sut qu’il était en face d’un jeune homme bien éduqué et qui savait faire la part des choses. Il lui demanda de lui ramener 4 litres de lait chaque jour et le garçon acquiesça.
Dans l’esprit du Sultan, ce n’était pas le lait qui l’intéressait mais plutôt l’intelligence du jeune garçon. A chaque fois qu’il lui ramenait le lait, il devisait avec le garçon et lui demandait conseil sur tel ou tel sujet. C’était devenu une habitude que de discuter avec le jeune garçon qui avait une intelligence supérieure à la normale.
Le ministre du sultan, voyant qu’il allait perdre sa place de conseiller auprès du sultan va essayer de manigancer une histoire pour éloigner le jeune garçon du sultan et pouvoir ainsi reprendre ses prérogatives auprès du sultan.
A l’arrivée du jeune garçon dans le palais, il le prit à part et lui dit : « Viens mon ami, je vais te dire une chose que m’a confiée le sultan. Ce dernier m’a dit que tu avais une mauvaise haleine et moi, je te conseille de mettre une muselière pour éviter d’incommoder le sultan. Le jeune garçon ne se le fit pas répéter deux fois et ne voulant pas incommoder le sultan qui l’aimait prit soin de suivre les conseils du ministre. Le sultan était devenu perplexe. A chaque fois qu’il recevait le jeune garçon, il le trouvait affublé d’une muselière et ne disait mot. Il en fit part au ministre qui lui dit : « Mes respects votre altesse mais le jeune homme m’a dit que le sultan avait une mauvaise haleine et qu’il avait mis cette muselière pour ne pas être incommodé par celle-ci. Le sultan pris de rage, allait donner un ordre à sa garde royale d’éliminer ce jeune garçon qui s’est donné l’indélicatesse de juger son sultan. Auparavant, le sultan avait enjoint à sa garde rapprochée qu’ils devaient tuer tout un chacun qui sortait du palais avec une rose rouge à la main. Le sultan prit soin d’offrir, ce jour-là, une rose rouge au jeune garçon. En sortant du palais, le jeune garçon fut intercepté par le ministre qui s’est dit comment se fait-il que moi qui suis au service de sa majesté depuis des lustres, je n’ai pas eu l’insigne honneur de recevoir une rose de la part du sultan et voilà que ce jeune va-nu-pieds vient de l’avoir. Il prit la rose et renvoya le jeune garçon à ses quartiers. Le garçon s’en alla, un peu déçu du comportement du ministre. Ce dernier sortit en déambulant, la rose à la main, pensant que c’était un privilège qu’accordait le sultan à ses sujets, fut intercepté par la garde royale à un coin de rue et fut tué sur le coup.

La morale de ce conte est : «  celui qui creusera un trou pour son prochain,  lui-même y tombera »

                                                  Mohamed Boudia

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