lundi 21 décembre 2015





Notre periple a ouled ben abdelkader
Quelque 531 communes sur les 1 541 que compte le pays ont été cadastrées à ce jour et 233 autres sont «en voie de l’être», a indiqué mercredi à Guelma un directeur central de l’Agence nationale du cadastre (ANC). Ce résultat représente un taux de réalisation d’environ 50 %, soit de 5 millions d’hectares d’une superficie globale à cadastrer de près de 11 millions d’hectares, a précisé Abderrezak Boudjemaâ en marge d’un atelier régional d’évaluation organisé à Hammam Ouled Ali. Cet atelier vise, selon le même responsable, à «évaluer l’étape de mise en œuvre d’un plan général du cadastre», et permettra de «débattre des moyens humains et matériels susceptibles de renforcer l’action entreprise en vue d’achever cette opération d’ici fin 2014». 
L’élaboration d’un plan général du cadastre qui a débuté en 2009, va connaître un «nouvel élan» à la faveur de la mobilisation de moyens supplémentaires qui seront mis à la disposition de l’ANC, a signalé Abderrezak Boudjemaâ, annonçant que deux autres ateliers régionaux sont prévus prochainement à Béchar et Ouargla. L’ANC avait déjà organisé trois ateliers analogues à Alger, Oran et Chlef avant celui de Guelma, a-t-il également rappelé. 
Ouled Ben Abdelkader
Chef-lieu de commune et de daïra la wilaya de Chlef. Ex-Masséna. Située à 25 km au sud-ouest du chef-lieu. Ancienne commune, érigée lors de la réorganisation administrative de 1956. Elle occupe une superficie de 112 km2 et compte une population de 20 039 habitants en 2004 (16 591 en 1987 et 17 385 en 1998).
Histoire : 10 Mars 1956 – Une embuscade a été tendue au lieu-dit Djebel Saâdia à un convoi français par les moudjahidines. Le bilan de cette embuscade fut d’un nombre important de tués parmi les soldats français. Aucune perte n’a été signalée du côté des éléments de l’A.L.N. Ouled Ben Abdelkader est aussi la ville natale du grand diplomate algérien Mohamed Sahnoun.
Un barrage  dénommé Sidi Yacoub, y fut construit  dans les années 80. Monsieur Kerbache Maâmar, Directeur du barrage, nous donne ici quelques renseignements sur la construction et le service actuel du barrage de Sidi Yacoub. La capacité du barrage est de 280 millions de mètres cubes. Il alimente toute la région de Chlef en matière d’irrigation et d’eau potable.
Actuellement, le barrage contient plus de 130 millions de mètres cubes. Le taux d’envasement est en dessous des 10%. Nous faisons des lâchers d’eau pour les fellahs de la région sur l’Oued Sly durant les périodes de chaleur. Avec la direction de l’Agriculture et des pêches, nous faisons de la pisciculture de barbots, de la carpe argentée et la carpe royale. C’est en vue de fournir du poisson pour la consommation locale et permettre aux populations de la région de changer leur menu à moindre prix et pouvoir goûter le poisson d’eau douce. L’élevage d’alevins a débuté depuis l’année 2000. La direction des pêches met à la disposition des usagers la possibilité de constituer un dossier pour pouvoir bénéficier d’une autorisation de pêche au niveau du barrage.

Des lâchers d’eau quotidiens sont observés pour permettre aux fellahs de la région d’irriguer leurs plants et jardins disséminés sur toute la longueur de l’Oued Sly jusqu’aux berges du Chéliff.




Entrée Ouest du Siège de l’APC d’Ouled Ben Abdelkader  (Chlef)
Le siège de l’APC est unique en son genre. Il a été construit dans les années 60 et les plants de fleurs lui donnent un aspect d’ancien caravansérail ou d’hôtel de grand luxe. Avec ses paliers omniscients bordant l’allée principale de l’entrée et le jet d’eau vous donne l’esprit de repos et de villégiature propre à certains lieux de repos physique. L’espace réservé à cet édifice est très grand et permet la réception des populations sans problèmes.
Vue de la rue principale du village d’Ouled Ben Abdelkader
Le village d’Ouled Ben Abdelkader (ex-Masséna) a conservé ses rues du village colonial, mais les habitations ont presque toutes été terrassées par le dernier tremblement de terre du 10 Octobre 1980.










« El Gantra Ezzerga » à la sortie Sud d’Ouled Ben Abdelkader (Pont Bleu)











Végétation luxuriante sur l’Oued Sly. L’eau y est même en été













« El Gantra Ezzarga » en aval du barrage de Sidi Yacoub










Une roselière en aval du barrage de Sidi Yacoub Cne d’Ouled Ben Abdelkader










Troupeau de moutons paissant sur un champ aux abords de l’Oued Sly

Photo prise lors de l’inexistence de lâchers d’eau pour l’irrigation de terres limitrophes des berges de l’Oued Sly.
On remarque d’ailleurs une végétation luxuriante sur les bords de l’Oued Sly de par les lâchers d’eau quotidiens qui 

permettent aux fellahs de la région d’irriguer leurs plantations. De par la construction du barrage de Sidi Yacoub, un élan nouveau a été donné à l’agriculture dans la région.







Vue générale du barrage depuis le poste de contrôle de ce dernier.
Ce barrage a été construit par la Société Hydro Elektra de Yougoslavie. Sa construction a duré plus de quatre années. Le Barrage est alimenté principalement par l’Oued Lardjem en premier lieu et par des affluents de faible importance. Le barrage de Sidi Yacoub est tellement profond et 
d’un bleu limpide qui vous donne envie de vous baigner. Il serait intéressant de procéder à la plantation de pépinières aux abords du barrage afin de créer des lieux de villégiature pour les touristes des environs et de toute la région du Chéliff et pourquoi pas au niveau national en créant des parcs d’attraction, des quais, et en introduisant le tourisme de montagne dans la région d’Ouled Ben Abdelkader qui regorge de potentialités dans ce domaine. Des centres aérés peuvent être créés sur les hauteurs du barrage à côté du Saint Patron de la région qui est Sidi Sahnoun et implanter en même temps des camps de vacances familiaux aux abords du barrage de Sidi Yacoub afin de promouvoir le tourisme et donner une impulsion économique à cette région qui a été durement touché par les derniers évènements de la tragédie nationale.
Lâchers d’eau suivant le cours de l’Oued Sly pour aller alimenter les fellahs de la région et leur permettre l’irrigation de leurs terres. C’est une vraie aubaine pour les travailleurs de la terre dans la région d’Ouled Ben Abdelkader et en même temps pour toute la région du Chéliff. Il y a aussi Oued Bouguedhine qui se déverse dans le bassin du Barrage de Sidi Yacoub mais avec une capacité moindre par rapport à l’Oued Lardjem.
Un autre projet est en cours d’étude et devrait permettre une meilleure optimisation des ressources hydrauliques dans la région d’Ouled Ben Abdelkader en particulier et dans la région de Chlef en Général. C’est le Barrage d’Oued Lagh qui est mitoyen du Barrage de Sidi Yacoub. Nous espérons seulement que les autorités locales et nationales puissent donner un élan nouveau pour la finalisation  de l’étude qui n’a que trop duré.
D’après Monsieur Zaaboub M’hamed, nous nous trouvons actuellement sur le pont bleu « El guantra Ezzerga ». C’est en 1962 qu’il y a eu un accrochage entre les troupes régulières de la Wilaya 5 et les moudjahidines de la Wilaya 4. Parlez nous un peu de la ferme Manaval. D’après les habitants de la région, la ferme se trouve a côté du village et il avait quelques coteaux sur les rives de l’Oued Sly. D’après l’histoire, ce dernier avait assassiné un certain Bahria pour une grappe de raisin qui d’après lui, était un voleur.
Nous avons ensuite rendu visite à la Direction du barrage de Sidi Yacoub. Monsieur Kerbache Maâmar, Directeur du Barrage nous donne quelques renseignements sur cet édifice. Le barrage de Sidi Yacoub a été construit par la Sté Hydro Elektra (Yougoslavie) en l’espace de 42 mois. Les travaux ont commencé en 1982 et ne sont terminés qu’en 1986 ; Ce barrage sert pour l’irrigation et pour l’eau potable pour Chlef et les environs. La capacité du barrage est de 280 millions de mètres cubes. Actuellement, nous avons une réserve de plus de 130 Millions de mètres cubes. Le taux d’envasement ne dépasse pas les 10% de la capacité actuelle du barrage.

Il y a aussi une campagne d’élevage d’alevins de trois sortes de poissons d’eau douce pour permettre aux populations autochtones de goûter au poisson d’eau douce. La Direction des pêches a pris l’initiative de l’élevage d’alevins depuis 2000. Le barbot, la carpe argentée et la carpe royale. Le barbot est d’origine mais les carpes sont importées. Cette initiative permettrait aux populations de changer leur manière de cuisiner et de goûter aux poissons d’eau douce à un prix modique. Des autorisations ont été données à certains pêcheurs venus meme de la wilaya de Boumerdès pour pêcher dans les eaux du barrage. Mais tout le monde peut demander une autorisation à l’échelle nationale. On dit que le barbot peut distiller les eaux du barrage mais pas avec la quantité que l’on s’imagine, c’est très peu mais pour dévaser le barrage, il y a lieu de procéder au reboisement des abords du barrage afin d’éviter l’envasement du lit du barrage. Nous nous trouvons actuellement dans le bâtiment de contrôle et de là, nous pouvons diriger manuellement  ou automatiquement toutes les opérations de mise en marche du barrage. Les oueds qui desservent le barrage sont Oued Lardjem et un autre oued de peu d’importance. Il y a un projet de construction d’un autre barrage sur l’Oued Lagh mais qui prend beaucoup de temps à  voir le jour. Les autorités devraient activer le dossier d’étude et de mise en chantier de ce projet afin de donner un plus à la région en matière d’irrigation et d’approvisionnement des populations en eau potable.
Nous nous trouvons actuellement sur les rives de l’Oued Lagh qui prend sa source dans la commune de Lazharia dans la wilaya de Tissemsilt. Il est d’un grand débit et permet aux fellahs d’utiliser ses potentialités hydrauliques pour les cultures maraîchères sur les abords de l’Oued.
Nous nous sommes ensuite dirigés en amont du barrage dans le lieudit « El Hbaïr » où nous avons trouvé des vestiges phéniciens. Il existe un mausolée d’un saint à côté du lieudit « El Hbaïr ».
Il existe des bassins chez Monsieur Mekatli à Aïn Boubka.

Moissonneurs dans les champs de blé.
Il y a une anecdote sur Sidi Ahmed Benyoucef  qui va nous être contée par un habitant de la région. Notre grand-mère avait été l’hôte de Sidi Ahmed Bényoucef à Aïn Elhdjer, elle lui avait égorgé un poulet. Elle demanda à Sidi Ahmed Benyoucef de louer ses enfants qui travaillaient à Alger. L’un d’eux, lorsqu’il travaillait dans un chantier de vignoble, avait trouvé une jarre. Il se tint le ventre et dit à son frère qu’il était malade. Le chantier s’en est allé et le frère revint vers son frère qui avait prétexté être malade qui lui dit qu’il n’avait rien mais qu’il avait trouvé une jarre peut-être pleine de louis d’or. On rapporte qu’une autre fois le vent avait fait tomber un arbre et sous lequel ils avaient trouvé  une autre jarre. Il parait aussi qu’une troisième fois, un marocain s’était présenté à eux en leur demandant de lui montrer Chlef (c’est un lieudit qu’on appelle ainsi). Ils partirent avec lui et trouvèrent une troisième jarre qu’ils partagèrent.

Nous avons trouvé une école « Raïd Sid Ali » qu’on est en train de réfectionner en 2008 (école en préfabriqué depuis l’ère coloniale.
Nous avons par la suite visité le cimetière de Sidi Hamza dans la localité de Ziadnia (Baâdnia anciennement), distante à peine de deux ou trois kilomètres du chef-lieu de la commune d’Ouled Ben Abdelkader.

Nous avons rendu visite à l’école coranique dirigée par le Cheikh Merrouchi Abdelkader. Avant lui, il y avait le cheikh Belgaïd Bényoucef qui était bénévole et qui est mort. Pendant les vacances, j’ai presque 70 élèves mais durant la période scolaire j’ai exactement une trentaine d’élèves seulement.
Nous avons par la suite visité la coopérative de l’OAIC       à Ouled Ben Aek et nous avons rencontré le responsable qui nous a montré différents instruments servant à la pesée et à la détermination du degré des céréales présentées au Dock.
D’après Mohamed Boudia, habitant à Ouled Ben Abdelkader, effectivement, un colon avait tué un autochtone de la famille Medjahed. Il l’avait poursuivi jusqu’à la montée sur son cheval et lui avait tiré dessus, le tuant sur le coup.

 



Ruines phéniciennes sur les hauteurs du barrage de Sidi Yacoub dans la commune d’Ouled Ben Abdelkader (Wilaya de Chlef)









Ruines phéniciennes sur les hauteurs du barrage de Sidi Yacoub dans la commune d’Ouled Ben Abdelkader (Wilaya de Chlef)









Ruines phéniciennes sur les hauteurs du barrage de Sidi Yacoub dans la commune d’Ouled Ben Abdelkader (Wilaya de Chlef)










Le cimetière des chouhadas à l’entrée du village d’Ouled Ben Abdelkader









Les docks (ou centre de collecte) de l’O.A.I.C. à Ouled Ben Abdelkader










Le Directeur du centre de collecte des moissons nous montre ici les échantillons recueillis chez les fellahs de la région.







Sur la gauche nous remarquons une mesure qui sert à mesurer la densité des céréales qu’on appelle « El Karoui » ou « El marta ». (La bac est rempli avec des échantillons de tous les sacs d’un même et seul fellah et raclé, on le pèse et on obtient la densité en multipliant par deux le poids contenu dans la mesure.










Bascule servant à la pesée des échantillons pour déterminer la teneur et la densité des moissons au niveau du centre de collecte de céréales à Ouled Ben Abdelkader (ex-Masséna). Ces instruments datent de l’époque coloniale. Ils ont été conservés comme tels et sont bien conservés dans les docks d’Ouled Ben Abdelkader.














C’est une cloche en bronze qui existe depuis l’ouverture de la 1ère classe à Ouled Ben Abdelkader dans le début des années 1900       

















 Par Mohamed BOUDIA Écrivain et journaliste indépendant - 

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NOTRE PERIPLE A OULED ABBES













Il est presque huit du matin lorsque mon collègue se présenta devant chez moi. Un coup de klaxon léger me fit lever de devant mon micro-ordinateur. Je m’empressais de sortir car il était déjà tard et nous avions une longue journée devant nous pour mettre sous l’objectif de nos caméras et appareils photos, tant de choses et de lieux qui nous permettraient à l’avenir de faire la toponymie de la commune d’Ouled Abbès et pouvoir ainsi les mettre à la disposition des générations futures afin qu’elles n’oublient point les sacrifices consentis par leurs aînées.

En revenant sur nos pas, nous nous sommes arrêtés devant le cabinet dentaire de notre ami commun, le docteur Ali Medjdoub où nous attendait notre co-équipier dont je ne citerais pas le nom, par mesure de politesse. En effet, Nourrédine était là à nous attendre comme à l’accoutumée. Dès que la  voiture freina, il s’élança vers la portière et l’ouvrit pour s’engouffrer subrepticement à l’intérieur du véhicule. On aurait pu croire qu’il était poursuivi par un fantôme qu’on ne pouvait distinguer mais je pense que la même idée qui trottait derrière notre tête était aussi sienne, celle d’avoir perdu un peu trop de temps à nous réveiller ce matin-là. Aussi monté, notre chauffeur et ami Tiab démarra sans demander son reste. Il m’avait confié ce jour-là qu’il était un peu fatigué et qu’il s’était réveillé un peu trop tard et qu’il fallait qu’on gagne un peu de temps. Mon conseil que je lui avais donné est qu’il ne faut point faire de vitesse et s’il le fallait, nous y reviendrons un autre jour pour terminer notre tâche. Il acquiesça d’un hochement de tête et me dit : « Tu as raison, ammi Mohamed » et il réajusta sa vitesse de croisière à moins de quatre-vingts kilomètres à l’heure. Nous avions déjà traversé toute l’agglomération de Chorfa et nous nous engageâmes sur l’autoroute pour déboucher en quelques minutes sur Oum-El-Drou. Nous avions dépassé le village susnommé et nous avions pris la route qui devait nous mener vers Ouled Abbés, après avoir pris à gauche à l’embranchement de Sidi Ahmed Ben Abdellah. Quelques kilomètres seulement nous séparaient de cette petite commune née au lendemain du découpage administratif de 1984.

Arrivés à Ouled Abbès, nous avons été reçus par Monsieur Miloud Bekkat, premier vice-président de l’APC d’Ouled Abbès, représentant Monsieur le Président qui était en mission.

De G. à D. (Mohamed Boudia, écrivain, Monsieur Mohamed Tiab, écrivain, Miloud Bekkat, 1er Vice-Président, des moudjahidines.
                    
Le siège de la nouvelle mairie est une œuvre d’art. Les bureaux sont spacieux et il y fait bon travailler. Il nous a été donné de visiter le service de l’Etat-Civil et nous avions constaté quelques habitants seulement qui attendaient leur document.
Il nous a été délégué Monsieur Houcine Abba, Technicien au niveau de l’APC pour nous accompagner dans notre périple. Il nous a mentionné qu’il y avait eu dans le temps, un accrochage où sept moudjahidines sont tombés au champ d’honneur, à côté de la ferme de M’hamed Zidane, dans l’Oued Zaouche. D’après ce qu’il a entendu des anciens moudjahidines, il y avait parmi eux Abdelkader Belabbès là-bas à côté du palmier que vous voyez au loin où il y avait une source (Aïn) à côté de la ferme des Zidane.                              
C’est là ou est enterré Sidi Abed El Brihi à Ouled Abbès. C’est un saint qui a formé beaucoup de Talebs (disciples). Actuellement le mausolée est fermé faute de Cheikh digne de ce nom. Dans le temps, les gens venaient de partout pour lui rendre visite et sa « waâda » se tenait généralement au mois de Septembre de chaque année. Actuellement, il n’y a plus aucun allama dans la région et la « waâda » de Sidi Abed El Brihi ne se tient plus de nos jours.

El Hadj M’hamed Zidane ben Djilali né le 24 Janvier 1939 à Sidi Maâmar Ouled Abbès. Je vais vous raconter les faits concernant les évènements qui se sont déroulés à proximité du palmier un peu plus haut de notre ferme. Auparavant, nous avions caché des armes dans une casemate avec les moudjahidines, au-dessus de « Klaïssa » chez Mohamed Ben Menouar et Barbit que Dieu ait son âme) a été arrêté. Les moudjahidines nous ont demandé de déplacer la cache d’armes afin de ne pas laisser l’occasion aux français de la découvrir après l’arrestation de Barbit (ancien fidaï). Les djounouds étaient        venus pour attaquer le poste de « Djich Elbaghla ». Tout d’un coup, nous nous sommes vu encerclés par les troupes françaises. Les soldats français avaient ramené avec eux Barbit qui était leur prisonnier. Il avait un sac sur la tête mais nous, on savait pertinemment que c’était lui car ils l’avaient arrêté et il n’a pas tenu sous la torture. Le plus gros des moudjahidines se sont sauvés à la faveur des troupeaux de moutons et se sont dirigés vers l’oued et ils ont pu échapper à l’encerclement. Il restait seulement 6 djounouds (parmi eux il y avait quelqu’un qui avait un bleu Shanghai et je me rappelle qu’il avait un « Sten » (pistolet mitrailleur anglais). Ils sont montés de l’autre côté et ils sont tombés nez à nez avec les soldats français. Je me rappelle qu’il a été descendu le premier. Il n’avait pas encore décroché son Sten qu’ils l’ont abattu. Ils ont tous péri.  D’autres se sont cachés dans la meule de foin mais ils les ont vu lorsque les militaires français sont montés dans les camions. Ils sont revenus et les ont brûlés vifs sur la meule de foin.
    C’est les restes d’un charriot sur lequel leurs dépouilles ont été déposées et d’ailleurs, il y avait l’un d’entre deux dont le bras calciné fumait encore après le départ des français que j’ai moi-même éteint.
Ce jour-là, j’avais plus de 20 moissonneurs qui m’avaient demandé de leur ramener du café mais avec de la galette (mghaïz). Les six djounouds qui s’étaient enfuis vers le haut, ont été descendus à bout portant. Les forces Les forces françaises étaient en nombre et ils ne pouvaient pas échapper à leurs poursuivants. Cela se passait en 1957            
C’est une ferme privée occupant une bonne superficie. Plusieurs sortes d’arbres fruitiers donnent déjà leurs fruits. Il existe aussi un hangar pour l’élevage du poulet de chair.
    
La voie ferrée Alger – Oran, traverse la commune d’Ouled Abbès de part en part. Nous distinguons sur les trois photos, la ligne de chemin de fer et le pont qui enjambe l’oued à Ouled Abbès.
    
1/-Photo souvenir de G. à D. : Mohamed Boudia, M’hamed Zidane, Houcine Abba
2/-Photo souvenir de G. à D. :, Houcine Abba, M’hamed Zidane,
3/-Photo souvenir de G. à D. : Houcine Abba, X , M’hamed Zidane, Mohamed Boudia en train d’interviewer M’hamed Ziane.
Les restes calcinés de la 2 CV camionnette qui a servi à transporter des fidayines et des moudjahidines.
                                                  

1/- Photos souvenir devant la demeure de Monsieur Zidane ( Le fils de M’hamed Zidane – X – M’hamed Zidane – X – Hocine Abba
2/- La ferme de M’hamed Zidane
3/- Le fils de Zidane – Mohamed Boudia, écrivain – Zidane M’hamed – X  - Hocine Abba

Nous avons été reçus par le vice-président de la commune d’Ouled Abbès, Monsieur Miloud Bekkat qui nous a donné les noms de certains lieux où se sont déroulés des attentats et des accrochages dans la région d’Ouled Abbès. Nous avons Chahid M’hamed Abboub – Une bataille qui s’est déroulé à la place du domaine qui porte actuellement le nom de cette bataille. Nous allons encore visiter une grande moudjahida Khoumna Badra chez laquelle une grande bataille y a eu lieu. A la question de savoir quel est l’habitant le plus âgé de la commune, il nous a été répondu que c’était El Hadj Charef Tiab qui est né en 1910
D’après le 1er Vice-président, Monsieur Bekkat Miloud, tous les douars sont dotés de l’électricité et d’un réseau routier communal goudronné. Ajoutez le Douar Oued Zaouche. L’assainissement existe dans presque tous les douars.
Nous avons interviewé M’hamed Zidane qui nous fit part de ce qui suit :
Mon père a été tué par le complot car une semaine après, j’ai trouvé M’hamed Ben Kartane qui faisait le guet, m’avait demandé d’aller voir les « frères » qui m’attendaient non loin de là. Il y avait plusieurs djounouds dont Hocine Babay, ils étaient au nombre de six, il me dit que ce n’était pas eux qui avaient tué ton père qui nous aidait et nous prêtait main forte. Ce groupe était venu de Médjadja avec qui il travaillait. Je vous dis que même les armes qui ont été ramenées par Le Docteur Maillot ont été cachées chez nous. Je me rappelle qu’ils les avaient ramenées dans un camion Hotchkiss. Je n’ai pas vu Maillot avec eux mais je sais que par la suite, les armes ont été convoyées vers Médjadja à l’aide de mulets pris chez les habitants de la région. Vous savez que les services du renseignement français ont tatoué des numéros sur le derrière de tous les moyens de transports (mules, mulets, chevaux, ânes, etc.) Ce numéro était enregistré chez les services de renseignements au nom du propriétaire et lorsqu’ils appréhendaient une mule ou un mulet, ils savaient exactement à qui il appartenait et il leur était facile de suivre le fil conducteur et pouvoir ainsi mettre la main sur les approvisionneurs de l’ALN. Mais les djounouds étaient eux aussi beaucoup plus intelligents. Ils enlevaient le tatouage au fer en brûlant la place du numéro et on soignait les mules et mulets qui ont subi cette opération afin de ne pas permettre aux services de sécurité d’arriver aux militants qui nous donnaient leurs montures pour le transbordement d’armes, de munitions ou de ravitaillement.

Dès le début, M’hamed Zidane né le 24 Janvier 1939 nous avions caché des armes sous un tas de pierres. Dans le temps, les français ont arrêté « Barbit ». On nous avait dit de déplacer les armes avant que Barbit ne puisse donner le nom de la cache sous la torture. J’avais en ce temps-là plus de vingt moissonneurs qui m’avaient demandé de leur ramener du café et de la galette. Il était deux heures de l’après-midi. Tout d’un coup, on entendit quelqu’un nous dire qu’il y  avait des militaires qui encerclaient le douar. Les gros des moudjahidines ont pu décrocher et se sont sauvés à la faveur des moutons et se sont glissés vers ce petit oued et ont pu se sauver et échapper à l’encerclement. Six moudjahidines se sont échappés vers le haut et ils sont tombés nez-à-nez avec les militaires français. Quelqu’un qui avait un Sten et qui venait de se sauver de prison, il était très fort et avait un bleu Shanghai. Les six djounouds ont 
tous été tués. Il y avait deux djounouds qui se sont cachés sur le charriot rempli de paille. Les militaires après avoir terminé leur sale besogne, s’en allaient et en montant dans le camion les ont remarqués sur les bottes de paille. Ils revinrent tout doucement et mirent le feu à la paille. Nous avons remarqué de visu le charriot calciné qui existe toujours dans la ferme d’Elhadj M’hamed Zidane. Cela se passait en 1959 ; Abdekader Belabbès fut pris vivant et fut assassiné à la hache.       
 Les militaires français lui avaient fractionné la tête avec une hache, à côté de Zmaïme dans les oliviers que vous voyez là-bas. La deuxième ferme de Boucherdid qui nous appartenait nous a été confisquée et servait de centre de rétention et de torture. Kouider El Mdakach, Daka Matakou Mohamed Ouled El Meftah, et plusieurs autres dont j’ai oublié les noms. Un jour, Kouider El Mdakach, Mohamed Ould Meftah et un autre que je ne connaissais pas. 
Kouider me dit qu’il allait faire une razzia au poste de Béni Rached. Je lui dis que c’était une utopie et que c’était impossible que trois ou quatre hommes pouvaient attaquer tout un poste avancé. Il me dit en traçant une sorte de plan à même le sol en terre, le poste est là et nous, nous allons les harceler sur les trois points en changeant toujours d’armes pour les tirs. Je le ferais et je reviendrais demain prendre un café (en faisant signe à ma mère de leur préparer le café pour le lendemain) et demain tu descendras à Oued Fodda et tu achèteras le journal l’Echo d’Alger et tu me liras la nouvelle. Alors, ils ne pourront plus dormir et ils resteront éveillés et vont gaspiller toutes leurs munitions. 
En effet, à deux heures du matin, j’entendis des coups de feu intermittents, puis des rafales de mitraillettes et de mitrailleuses qui  tiraient sans discontinuer.  Effectivement, le lendemain, ils se présentèrent chez nous et c’est ma mère qui leur versa du café de la galette à l’huile (mbesses) puis elle les cacha dans une casemate. Entretemps, les goumiers de Djich El Baghla rappliquaient. Bonjour tante, est-ce qu’il n’y a pas de fellaghas ? Non ! Je n’ai rien vu. Vous voulez du café ? Non merci ! Tante ! Nous allons continuer notre tournée. Et pourtant les Kouider et ses compagnons d’armes étaient dans la cache juste sous leurs pieds devant la véranda devant laquelle nous nous trouvons actuellement.

                                                 Mohamed Boudia - Écrivain et journaliste
                    


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