Il est presque huit heures trente-cinq minutes.
J’avais dans l’idée que ce jour-là serait un jour de repos pour l’équipe que
nous formions car la visite des campagnes des dix-huit communes précédentes
nous a un peu éreintés, surtout la chaleur torride sous laquelle nous évoluions
en ce mois de juillet dont la température ne cesse de grimper jusqu’à ne plus
vous laisser le soin de respirer.
Mais quelques instants plus tard, Mohamed Tiab,
m’appelle au téléphone et me dit que nous devions sortir sur Oum El Drou car
nous avons un travail à faire pour le samedi suivant, journée qui était
réservée à la visite de cette dernière commune. Je me levais de devant mon
ordinateur et je me préparais afin d’attendre mon collègue et ami. Entretemps,
j’ai essayé d’appeler notre autre camarade, qui nous accompagne habituellement
mais Je n’ai pu entrer en contact avec lui à cause du champ ou que, peut-être,
son portable était fermé.
Vers les coups de neuf heures, Mohamed Tiab, arrivé
devant chez moi, klaxonna et je sortis sans attendre un deuxième coup de
klaxon.
Je monte sur le siège avant de la voiture et demande
à mon ami si on peut faire un petit détour pour aller voir
« Nourredine » et constater de visu de quoi il retournait de son silence.
Lorsque nous retrouvâmes notre ami Nourrédine, il
nous expliqua qu’il était en plein préparatifs pour des noces et qu’il ne
pouvait pas laisser le peintre tout seul. Nous prirent congé de lui et nous
nous dirigeâmes vers la route du marche de Chorfa, puis vers la Cité Bensouna
pour entamer notre route vers Oum El Drou.
Nous sommes arrivés à Oum El Drou devant le siège de
l’APC. Nous sommes entrés et nous avons été reçus par Monsieur Bénabdellah,
technicien au service de l’hygiène au niveau de l’APC qui nous a offert des
cafés. Nous le remerciâmes pour son hospitalité et nous sommes remontés
attendre Monsieur le Président de l’APC qui s’est fait un devoir de venir nous
recevoir lui-même en personne. Il nous a délégué Monsieur Bénabdellah et un
chauffeur Abdelkader, avec la Toyota. Le premier point que nous devions visiter
était Ouled Benyoucef. Nous prîmes le chemin menant vers cette Bocca et sur
notre chemin, nous avons rendu visite au « Harass El Baladi » pour
les aviser de notre mission.
Plaque de signalisation routière sur
la route nationale n° 4 à double voie (du côté Est, en direction d’Oran)
Plaque de signalisation à l’entrée du
village d’Oum El Drou
Plaque de signalisation à l’entrée
Est d’Oum El Drou
Le
siège de l’APC d’Oum El Drou (Wilaya de Chlef)
Oum El Drou (ex-Pontéba) – D’où lui
vient cette dénomination ? : C’est le nom d’une victoire de Napoléon
Bonaparte, dernière ville italienne dans la province de Venise avant
la frontière avec l’Autriche, en montant en direction du Col de Tarvis,
Napoléon Bonaparte l’avait franchi en 1797, avant le traité de Campo-Formio.
Montenotte (Sidi Akkacha), La ferme
(Hay El Houria), et Pontéba (Oum El Drou) furent déclarées comme
colonies agricoles et il fallait commencer le recrutement de pionniers et
d’aventuriers pour peupler ces contrées au détriment des algériens qui y
habitaient depuis des siècles. Ce fut les Naudin, une famille de la
région parisienne qui s’inscrivirent sur la liste des colons en partance pour
ces trois colonies. Le voyage, par chaland, par train et par bateau prit plus
de deux semaines avant de voir les hauteurs du port de Ténès.
Ce ne fut que longtemps après que ces colons
purent avoir leurs titres de propriété avec la promulgation de la Loi
Warnier en 1871, mettant les terres archs et les terres habous sous
séquestre par les autorités militaires françaises de l’époque. Cette loi
pouvait permettre l’expropriation de droit des terres archs et habous pour le
bien des colonies agricoles et des nouveaux colons qui continuaient à affluer
vers l’Algérie martyre.
Pour ces banlieusards, l’Algérie était l’Eldorado
rêvé et il fallait en profiter au maximum. Le 6 Décembre 1848, les Naudin arrivent
à Pontéba. C’est les premiers colons à s’installer.
A ce stade, on compte 42 colonies agricoles dans
toute l’Algérie. Pontéba comptait 321 habitants dont 78 concessionnaires
qui devaient se partager 121 parcelles réparties en deux zones mais la deuxième
zone ne fut jamais occupée.
Les officiers de l’armée française qui
dirigeaient ces colonies devaient faire un rapport mensuel sur tout ce qui se
passait au sein de ces colonies. La vie qu’ils menaient aux colons était dure.
Certains officiers se permettaient même un droit de cuissage sur les femmes des
colons.
Oum Drou est un chef- lieu de commune de la wilaya de Chlef. Il relève de la compétence
administrative de la daïra de Chlef.
Son ancienne appellation est « Pontéba ».
Située à 07 km à l’Est du chef-lieu de la wilaya. C’est une ancienne colonie
agricole, fondée en 1848. Elle fut promue au rang de commune de plein exercice en
1957. Rattachée à celle de Chlef en
1963. En 1985 et après le nouveau découpage administratif de 1984, elle
reconquiert son état de commune de plein exercice. Elle s’étend sur une
superficie de 58,19 km2 et compte une population de 19 957 habitants en 2004
(13 411 en 1987 et 17 314 en 1998). Le mausolée de Sidi Ahmed Ben Abdellah se trouve à l’Est du village d’Oum El Drou. Sur les lieux mêmes du
mausolée, existe un cimetière qui accueille tous les morts de Chlef et ses environs. C’est une Région
à vocation purement agricole.
A la question posée à Monsieur Yedder
Bénabdellah, employé à la Mairie d’Oum
El Drou, sur les douars qui composent la commune, il nous répondit comme
suit : Nous avons Quariet Ouled Benyoucef,
Quariet El Hammam, Bocca Touaïeb et Bocca El Djoualil, des hameaux appartenant à Quariet El Hammam, nous avons ensuite Hay Boualili et Bocca Chekalil dans
le coté ouest, Bocca Elhamaissia,
Bocca El menasria et Bessakra, Bocca El Glaftia et Bocca El Maïzia,
Hay Azzoune et les différents
quartiers du village d’Oum El Drou.
Photos souvenir prises sur le canal du pont suspendu dans la commune d’Oum
Deuxième photo : Route nationale n° 4 à double voie à la sortie Est d’Oum El Drou avec la plantation de nouveaux arbres tout au long de la chaussée. la route nationale n° 4 à double voie du côté Est du village d’Oum El DROU La tombe du Saint Sidi Ahmed Bénabdellah à l’intérieur du mausolée.
nom de ce saint.
Portrait
du Chahid « Abdelkader » enfant d’Oum El Drou
Rue principale à Oum El Drou (Vue du
Nord au Sud devant la mairie)
Pompe à essence à l’entrée Est du village d’Oum El Drou (au carrefour menant vers Sidi Ahmed Bénabdellah, après le pont de Chemin de fer)
Stèle commémorative de l’extermination des populations à Ouled Ben Youcef (Oum El Drou (Wilaya de Chlef)
Stèle commémorative d’une grande tuerie commise par la soldatesque française au lieudit Ouled Benyoucef.
Boccat
Ouled Bényoucef où a eu lieu le massacre des populations civiles.
Après avoir visité le pont suspendu qui supporte la
canalisation d’eau de « Agbet Mali » et après l’avoir photographié
avec une vue en aval et en amont du pont et après avoir pris des photos
souvenirs de ce bel ouvrage, nous sommes retournés sur les lieux d’une bataille
qui s’est déroulée à Ouled Benyoucef. C’est un vrai chef-d’œuvre que ce pont
suspendu méconnu de la population même d’Oum El Drou et encore moins des autres
habitants de la wilaya de Chlef.
L’oued Chéliff, actuellement à sec donne un certain
aspect de désolation malheureusement. Nous exhortons ici, les autorités à
trouver une solution qui pourrait donner la possibilité de créer des lieux de
villégiature dans des sites se prêtant à ce mode de tourisme intérieur,
nécessaire aux populations autochtones. Développer le tourisme intérieur est
une nécessité de l’heure. Nous devrions donner plus de crédit à ces
perspectives de même que le tourisme de montagne qui devrait être propulsé en
avant, car nous avons des potentialités énormes dans ce sens avec les barrages
existants dans nos montagnes du Dahra et de l’Ouarsenis. Il faudrait développer
ce créneau en créant des auberges et des gîtes de montagne qui pourraient
servir à drainer la jeunesse vers la connaissance de leur pays.
L’Oued
Chéliff en amont du pont suspendu à Oum El Drou
Sur notre route, lors de nos investigations, nous
avions remarqué une plaque comportant le sigle de RENAULT TRUCKS et nous avons
décidés de leur rendre visite pour avoir une idée de la concession établie dans
la commune d’Oum El Drou. Après nous être présentés au poste de police, nous
fûmes invités à nous rapprocher du service commercial qui nous mit en relation
avec Monsieur Aissaoui Karim, Directeur de la concession au niveau de la
commune. Il nous reçut avec égard et nous fit visiter la concession de fond en
comble avec moult explications. Nous l’en remercions vivement. Son hospitalité
a été exemplaire. Il nous a invités à revenir autant de fois que nous le
souhaitions.
Plaque de signalisation et de
localisation de RENAULT
Concessionnaire
RENAULT TRUCKS à Oum El Drou (Chlef)
Les
différents camions présentés chez RENAULT TRUCKS Oum El Drou
Service
après-vente de RENAULT TRUCKS à Oum El Drou
Service
de manutention de RENAULT TRUCKS à Oum El Drou
Ancien moussebel blessé nous racontant certains épisodes de la révolution de 1954-1962 - Elhadj Djilali nous racontant les péripéties des moudjahidines et des populations qui ont été exterminés dans la région d’Oum El Drou (Ouled Benyoucef).
Sur proposition de notre ami Bénabdellah, nous avons
rendu visite à Si Elhadj Djilali, un notable de la région qui était Moussebel,
qui a bien voulu nous parler de la révolution et surtout de la bataille qui
s’est déroulée à Ouled Bényoucef. Il nous a raconté les péripéties de cette
bataille qui a vu plusieurs dizaines de personnes tuées par des tirs et des
bombardements de l’armée française sur les populations civiles. Il nous dit que
les militaires nous avaient rassemblés et le capitaine nous clamait sous le nez
que si l’on ne donnait les noms des fellaghas qui passaient par là et le nom de
celui qui les hébergeait, il tuerait toutes les minutes, trois personnes sans
distinction aucune. En effet, personne ne voulait parler et dénoncer les
moudjahidines ou ceux qui les recevaient car tout le douar était complice.
Personne n’osait ventre la mèche. Une solidarité exemplaire dans le malheur
nous liait et on ne pouvait faire confiance au colonisateur qui nous
martyrisait tous les jours que Dieu fait.
Troupeaux
de moutons revenant à leurs bergeries guidés par leurs bergers accompagnés
parfois de chiens de garde.
Comme la commune est à vocation agricole, nous avons
pu rencontrer plusieurs troupeaux de moutons revenant vers leurs bergeries car
ce jour-là, il y avait une chaleur torride et il était déjà plus de onze heures
du matin et le thermomètre atteignait les 48 degrés à l’extérieur, sinon plus.
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