NOTRE RANDONNEE A BENI
BOUATTAB
Nous avons interviewé Monsieur Yahiatène Yahia, chef
de la daïra d’El Karimia, qui est dans la région depuis Novembre 2004. Il nous
donna des statistiques concernant sa daïra dans tous les domaines.
Superficie : 294 km 2
48682 habitants au dernier RGPH de 2008 dans les
trois communes qui constitue la daïra (El Karimia – Harchoune – Béni Bouattab)
Pour ce qui est de béni Bouattab qui avait vu régresser son nombre d’habitants durant les derniers évènements s’est vu reprise et nous constatons un retour assez conséquent des populations. Nous les avons attirés par la construction rurale, par les prêts pour l’agriculture etc...
Nous avons des limites avec deux wilayas, Tissemsilt
et Aïn Defla.
1200e
et maintenant 2063 actuellement (RGPH 2008
Nous avons plus de 1500 constructions rurales
terminées et nous avons encore 300 en cours. La région est à vocation agricole.
Les habitants sont enclins à l’arboriculture surtout les oliviers, les
amandiers et les figuiers car c’est des arbres robustes qui résistent en
matière de sècheresse. C’est des arbres fruitiers et qui permettent de faire
face à l’érosion sur les berges de l’Oued et du barrage.
Il y a aussi les cultures maraîchères sur les berges
de l’Oued Fodda.
Les communes qui sont en marge des grands axes routiers ont dans le passé souffert d’une certaine marginalisation mais actuellement, il y a un certain regain d’activité dans la région et cela se remarque dans le mode de vie des habitants de la région. D’ailleurs cela nous a créé un certain problème de circulation à l’intérieur, surtout à l’intérieur du village d’El-Karimia. Nous pouvons dire une chose, c’est que nous avons annihilé complètement l’habitat précaire.
Dans le sillage des orientations de Monsieur le wali
de Chlef, nous pensons à l’avenir fructifier le tourisme de montagne qui pourrait
apporter un plus à la région avec les deux grands barrages, celui d’el Karimia
et celui de Béni Bouattab. Nous pensons même à créer des auberges de jeunesse
afin d’attirer les jeunes et mêmes les associations sportives. Des clubs
pourraient être créés dans le domaine des sports aquatiques. Pour ma part, je
pense qu’il y a beaucoup de choses à faire, je sais que je ne pourrais
peut-être pas construire tout le mur mais j’essaierais par tous les moyens de
poser mes premières pierres pour laisser le soin à ceux qui prendront la relève
de continuer l’élèvation de ce mur à l’avenir.
La région est à vocation agricole et je pense
qu’elle pourrait apporter un plus surtout en matière de céréales et en
arboriculture.
A huit heures, mes amis, en l’occurrence, se sont présentés comme à l’accoutumée et me prièrent de monter pour prendre le départ vers la commune de Béni Bouattab afin de faire sa toponymie et faire une randonnée qui nous permettrait de visiter tout le territoire de la commune et pouvoir ainsi donner une vue générale des différentes points essentiels composant la commune de Béni Bouattab.
Nous avions pris la route par le parc d’attraction
de Chorfa, en passant par Lalla Aouda et la cité « Gaz » pour
déboucher sur la route menant à Sendjas. Au passage, nous avons revu en défilé
les bâtiments de la cité de la Concorde jouxtant la route qui devait nous mener
vers Béni Bouattab en passant par El-Karimia. La route commençait à s’étirer et mes amis et
moi étions pressés de pouvoir admirer les sites naturels de montagnes et de
gorges qui composent la commune de Béni Bouattab, juchée sur les pics des
montagnes qui se disputaient l’espace aérien avec le pic de l’Ouarsenis
culminant à plus de mètres. Nous
venions de dépasser Béni Ouadrène en tournant à gauche et prenant la route qui
devait nous mener vers El Karimia où devait nous attendre le secrétaire Général
de la Daïra, qui avait reçu des instructions de Monsieur Yahiatène Yahia, Chef
de Daira pour nous prêter main forte et nous assister pour remplir notre
mission qui n’est pas si simple et si dérisoire comme le pensent certains. Nous
avions parcouru une vingtaine de kilomètres et nous étions en vue du village
d’El-Karimia. Il était presque huit heures trente du matin. Nous nous
dirigeâmes directement vers le siège de la Daïra où nous avions trouvé le
Secrétaire Général qui nous attendait. Il avait pris soin la veille de demander
au Président de l’APC de Béni Bouattab de ramener une voiture pour notre usage
durant notre périple sur le territoire de la commune de Béni Bouattab. En
effet, Monsieur Zirar Mohamed, premier
vice-président de l’APC ainsi que Mohamed Cerbah, le chauffeur de l’APC nous attendait
avec impatience.
Les présentations furent faites et nous sommes
sortis de la Daïra en compagnie de nos deux hôtes. Avant de monter dans la
Toyota, nous avions lié connaissance avec Monsieur Zirar qui est d’une
jovialité exemplaire, un sourire angélique aux coins des lèvres vous mettait
tout de suite en confiance et vous amenait à croire dur comme fer que vous êtes
en face d’un homme d’une certaine trempe et d’une certaine noblesse de cœur.
Je vous raconte ici une certaine anecdote qui a vu
le jour lors de notre prise de contact, en entendant le nom de Zirar on s’est
permis de demander à notre hôte s’il avait des liens avec les Darazirar de
Ténès qui avaient effectué leurs études avec lui au Lycée. Monsieur Zirar, avec
une pointe d’ironie nous raconta effectivement que lorsqu’il était au lycée, il
en avait rencontré un parmi eux et qui était élève au Lycée d’Orléansville.
Pour leur prise de contact, Monsieur Zirar dit à l’un des Darazirar :
« Est-ce que nous sommes de la même famille ? Je ne sais pas, mais
pour ma part, je crois que les Zirar devraient faire une ronde pour devenir les
Darazirar et alors la boucle familiale serait fermée, alors, après cette pique
joviale et amicale, les deux élèves du lycée d’El-Asnam devinrent des amis et à
chaque occasion ils ressortent leur ronde pour expliquer que même s’ils ne sont
pas de la même famille, de par cette anecdote, ils sont devenu amis.
Nous montâmes dans le véhicule Toyota à double cabine et nous prîmes le chemin vers les hauteurs que nous ne pouvions peut-être jamais imaginer d’atteindre un jour durant notre vie. La route continuait toujours de monter. Par moments, nous remarquions des sites inouïs et nous demandions à notre chauffeur Mohamed de s’arrêter pour pouvoir filmer et prendre des photos. Nous avions soif de nature et nous voulions toujours prendre en photo le plus petit espace et le plus petit coin de nature. Nous étions avides de connaître et de rendre nôtres ces espaces, combien purs et combien inaccessibles par endroits. Nous nous arrêtions à chaque fois, tellement que le paysage demandait à être photographié et nous invitait à enfouir dans la mémoire de nos appareils la sublimité de ces espaces encore vierges de ces pics et de ces gorges qui trônaient là dans une certaine austérité joignant la noblesse et la richesse d’une nature luxuriante qui ne demandait qu’à être connue et reconnue comme étant le poumon par lequel respire l’être humain.
Ces espaces encore vierges sont d’une beauté
qui ne peut être couchée sur papier. J’éprouve par moments l’impossibilité de
pouvoir définir celle-ci et je reste en extase devant ces magnifiques contrées
non encore foulées par le pied de l’être humain. La voiture grimpait sans
discontinuer sur la route en lacets étroits. Nous surplombions maintenant les
communes d’El Karimia et de Harchoune. Nous nous sommes arrêtés et nous
remarquions la plaine du Chéliff à nos pieds qui s’étendait de la Wilaya de Aïn
Defla jusqu’aux confins Ouest de la Wilaya de Chlef. Notre
projet nous donnait la forme et la dimension que notre tâche n’était pas aisée
et que malgré les difficultés que nous éprouvions, nous étions persuadés au
plus haut point que nous serons les ambassadeurs des ces hauteurs auprès des
générations futures qui pourront goûter le luxe de voir ces paysages éternisés
sur vidéo, et sur photos agrémentés d’un texte riche en description par des
auteurs qui ne demanderont qu’à être lus à l’avenir. Notre premier objectif
était le barrage sur l’Oued Fodda. Après avoir grimpé en voiture les routes
sinueuses qui nous menaient vers les hauteurs, généralement réservées aux
aigles et aux vautours, nous sommes arrivés en vue du Barrage de l’Oued Fodda.
De grands canons, encore vierges, pourfendent tout le territoire de la commune de Béni Bouattab. Ces tranchées semblables aux rides d’un vieil homme usé par les temps vous invitaient à philosopher et à penser combien est riche notre pays de par sa diversité géographique et culturelle.
Arrivés au barrage, nous avions été reçus par la garde communale avec tout honneur et toute amitié. En effet, nous étions chargés par Monsieur le Wali de Chlef, Monsieur Djemaâ qui a fait sien notre projet et nous a donné la possibilité de pouvoir ainsi concrétiser notre objectif de mettre à nu toutes nos communes sur tous les plans qu’ils soient artistiques, culturels, agricoles, naturels, humains, sociologiques et historiques en un mot. Arrivés sur les lieux, nous fîmes la connaissance du Directeur du Barrage, Monsieur El Hadi, qui se fit un devoir de nous présenter l’édifice tant du point de vue technique que du point de vue économique et agricole. C’est un poumon par lequel respire cette contrée sauvage et par la même, toute la vallée du Chéliff.
C’est une construction attenante au barrage
de l’Oued Fodda et qui date des années 1920 et qui avait servi à abriter
peut-être les différents chefs de projet du Barrage de l’Oued Fodda. Elle est
là, gardienne de secrets des algériens qui se sont échinés dans la construction
de ce barrage au cours de laquelle un incendie avait éclaté et emporté
plusieurs dizaine de morts parmi les populations autochtones qui y
travaillaient. Le projet fut arrêté pendant plusieurs années mais comme
nécessité oblige, les travaux ont repris jusqu’à la finition de ce dernier.
Nous sortons du tunnel pour descendre au Barrage et voir de plus près de quoi il retournait. Nous descendions de quelques dizaines de mètres dans une route en lacets étroits. Notre hôte, en l’occurrence, Monsieur El Hadi, nous dit que la seule route qui devait nous mener vers Béni Bouattab se situait sur le mur du Barrage et que c’était un passage obligé pour tous ceux qui voulaient rejoindre le hameau de Béni Bouattab, juché sur les hauteurs de la chaîne de montagnes de l’Ouarsenis.Nous avons pris soin d’éterniser dans la mémoire du temps notre passage au Barrage de l’Oued Fodda par cette photo souvenir sur la passerelle de contrôle (de Gauche à droite : Monsieur El Hadi, Directeur du Barrage, Monsieur Tiab Mohamed, Président de l’Union des Ecrivains Algériens – Union locale de Chlef, Monsieur Boudia Mohamed, écrivain et Monsieur Zirar, vice-président de l’APC de Béni Bouattab) Monsieur Chioune Abdennour, écrivain et homme de théâtre ne parait pas sur la photo car c’était lui notre photographe auquel nous adressons toutes nos excuses pour l’avoir omis sur cette
Lorsqu’on se prend à regarder ces contrées sauvages non encore foulées par le pied de l’être humain, nous mesurons la portée de la beauté de ces lieux idylliques qui vous emportent vers les premiers temps de la création. Cette contrée encore sauvage de par sa configurations géophysique vous appelle à sa connaissance et à sa mémorisation dans les écrits pour les temps futurs.
Regardons et imprégnons-nous de la limpidité de cette eau, cette ressource naturelle qui nous vient du ciel et qui se veut vie pour toute chose sur terre comme il est précisé dans le Saint Coran « Et Nous avons fait par l’eau, toutes les choses vivantes »
Nous avions fait le tour du barrage de l’Oued Fodda
et nous nous trouvons sur les hauteurs de la rive Est du Barrage où un mausolée
d’un saint homme est érigé en Zaouïa et qui est visité par des pèlerins de
différentes contrées de la wilaya et même du pays en entier. C’est la Zaouïa de
Sidi Mekraz. Juste en face d’elle, une source naturelle dont l’eau est fraiche
et vous permet de vous désaltérer. Cette zaouïa a fermé ses portes en 1994
suite aux évènements de la décennie rouge qui ont secoué l’Algérie de fond en
comble. Mais actuellement, il y a des visiteurs qui viennent presque tous les
week-ends. Il y a une fête (waâda) qui est organisé en l’honneur du Saint Sidi
Mekraz chaque année et elle se tient en automne, au mois de Septembre de chaque
année. Il y a deux tombeaux à l’intérieur du mausolée et Monsieur Zirar 1er
Vice-président de l’APC nous explique que c’est le tombeau de Sidi Mekraz et de
son fils.
C’est le lieu exact où a eu lieu la grande bataille
de Béni Boustour et qui a vu une nette victoire de l’ALN sur les troupes
françaises dont la majorité des membres furent tués ou fait prisonniers.
D’après notre guide Mohamed Cerbah, chauffeur à l’APC de Béni Bouattab, appuyé dans ses déclarations par Monsieur Zirar Mohamed, premier vice-président de l’APC de la même localité, il y eut une grande bataille dans le lieudit Béni Boustour et la bocca dans laquelle s’est déroulée la bataille se nomme Yesker. La grotte que nous voyons en face de nous dans le flanc de la montagne se nomme « ghar oum ellil ». C’est une grotte en forme de tunnel qui nous servait de refuge lorsqu’on était attaqué et poursuivis par les soldats français.
C’est dans ce décor idyllique que se trouve la grotte « Ghar Oum Ellil » qui servait de refuge aux populations autochtones lors des ratissages et des bombardements par l’armée française de cette zone considérée comme zone interdite. Actuellement, de nos jours, la contrée est désertée par ses habitants depuis la décennie rouge au lieu de noire. Quelques habitants sont retournés et se sont regroupés dans le hameau de Béni Bouattab qui reste encore jusqu’à nos jours une zone très dangereuse et difficile d’accès. Cette grotte nommée « Ghar Oum Ellil » servait aussi de refuge pour les moudjahidines durant la révolution algérienne. Nous avons sillonné en long et en large le territoire de la commune de Béni Bouattab et nous avons constaté qu’il y avait quand même une certaine accalmie, car des postes avancés de gardes communaux et de militaires sont juchés sur les pitons et peuvent observer et dénicher tout mouvement insolite, de nuit comme de
Les français se trouvaient en face de nous sur le
piton d’en face qu’on appelle « Takricht » et qui était occupé par
les troupes françaises avec quelques familles indigènes qu’ils ont regroupé de
force autour du camp.
Un peu en contrebas du camp militaire, notre guide,
Mohamed Cerbah nous montra l’emplacement d’une école coranique à ciel ouvert,
durant la révolution dans le lieudit « Sidi M’sabih ». Actuellement,
il n’en reste pas grand-chose. Existe seulement la souche d’un arbre millénaire
qui se trouvait à l’entrée de l’école coranique de « Sidi M’sabih ».
Nous étions plus de trente élèves, garçons et filles, sous l’égide du cheikh
Abdelkader Ben Bouaoud, actuellement décédé. Il se rappelle qu’il laissait
flotter le drapeau algérien sur l’arbre devant Sidi M’sabih et lorsqu’on
entendait le vrombissement des avions ou des hélicoptères, nous le cachions et
dès leur partance, nous le déployons et reprenions normalement nos cours.
C’est notre témoin oculaire des années de braise, à
l’emplacement même de l’école coranique de Sidi M’sabih, alors qu’il était
élève du cheikh Si Abdelkader Ben Bouaoud. En revenant sur nos pas, nous avions
trouvé un pied de vigne qui montait, accroché au glandier dans l’Oued Sid
Elabed, non loin de « Ghar Oum Ellil ».
Nous avons recueilli un témoignage vivant d’une grande bataille qui s’est déroulé au lieudit « Béni Boustour ». J’étais avec mes deux amis Hachelaf Ahmed et brik Abdelkader. Nous étions toujours tous les trois de faction sur le piton qui surplombe Béni Bou
Le matin, nous sortons et nous nous mettons sur le
pic un peu plus haut. Nous avions remarqué que quatre-vingts camions ont
démarré de Lamartine (El-Karimia), lorsqu’ils furent en vue de Béni Boustour,
le convoi militaire français a éteint ses feux et est monté jusqu’ici à la
faveur de la nuit. Lorsqu’ils ont atteint le plat nous avons eu peur et nous
avons pris la poudre d’escampette et nous sommes venus aviser la katiba
qui se trouvait là à quelques kilomètres.
Les djounouds de la katiba nous avaient demandé de leur ramener du café et du
pain pour le lendemain matin. Lorsque nous nous sommes présentés le lendemain,
nous n’avions pas trouvé la katiba. Après un moment, nous avions remarqué deux
bonhommes qui s’enfuyaient dans l’oued en contrebas de Béni Boustour. Il y avait
un autre qui venait de chez lui pour ramener du café je ne sais pas pour qui.
Il a été vu par les sentinelles françaises, ils lui ont tiré dessus, il est
mort sur le coup, c’était Nacef Mohamed. L’armée française commençait à tuer et
à bruler dans le douar. Ils se sont vus les maitres de la situation, ils
avaient par la suite mis leurs armes en dôme « hamara » et ils
dansaient et ils tuaient comme bon leur semblait. Ils avaient tué plusieurs
vieux et s’étaient approprié les femmes. Ils tuaient sans distinction aucune.
Deux bonhommes s’étaient échappés et avaient rejoint la katiba sur l’autre flan
de la montagne, c’était Monsieur Abdiche Abdelkader et Medres Kaddour. Ils
avaient avisé le responsable de la Katiba qui leur répondit que s’il ne
trouvait pas de militaires français, il les passerait par les armes. En effet,
il avait peur de tomber dans une embuscade. Il leur dit que si seulement un de
ses djounouds était blessé dans une embuscade il les tuerait tous. La katiba était
revenue sur ses pas pour s’enquérir de la situation. Dès qu’ils furent en vue du
douar Yesker à Béni Boustour, ils ont vu que tout brûlait. La katiba s’est
divisé en trois groupes pour encercler les militaires français. Le troisième
groupe prit position dans l’oued en contrebas et dès que les militaires
français, énervés par les tirs nourris de djounouds, dévalaient les pentes pour
se sauver, ils tombaient nez à nez avec les djounouds dans l’oued, qui les
abbattaient comme des lapins. Tous les militaires composant l’expédition furent
exterminés. Certains soldats français furent emmenés comme prisonniers. La
katiba avait fait main basse sur l’équipement et l’approvisionnement des
quatre-vingts camions qui furent brûlés, sur les lieux mêmes de la bataille.
Malgré le support de l’aviation, aucune issue n’était possible pour les
militaires français qui ne connaissaient point le terrain. Il parait qu’il y a
eu un capitaine pilote dont l’avion fut descendu, qui a été fait prisonnier. Il
était accompagné d’un harki qui voulait le sauver mais ils tombèrent directement entre les mains des
djounouds. Le harki fut tué sur place et le capitaine fut emmené comme
prisonnier. Il était exactement midi lorsque la bataille avait commencé. Les
soldats français se croyaient en villégiature et c’est au moment de leur
déjeuner qu’ils furent assaillis et exterminés. Le lendemain, c’était le Harki
Lamech Abdelkader qui accompagnait l’officier d’aviation. Ils furent arrêtés
par une patrouille de djounouds. Le harki fut tué sur place et le capitaine fut
fait prisonnier. En face du plateau où s’est déroulé la bataille se trouve la
grotte dénommée « Ghar Oum Ellil » et un peu plus haut le mausolée de
Sidi Mekraz.
Cette
photo est un souvenir pris le 11 juillet 2009
avec notre témoin, Monsieur Cerbah avec ses enfants et petits-enfants
ainsi que Monsieur Chioune Abdennour dit Nourrédine et Monsieur Tiab Mohamed
ainsi que Monsieur Zirar Mohamed, 1er Vice-président de l’APC de
Béni Bouattab.
C’est
une autre photo souvenir prise à l’occasion (De G. à D. Le petit-fils de notre
témoin Monsieur Cerbah, Mohamed Boudia, Zirar Mohamed, et un autre petit-fils.
Nous avions sillonné presque toutes les
pistes, en compagnie de Monsieur Cerbah Mohamed, chauffeur de l’APC de Béni
Bouattab et Monsieur Zirar Mohamed, 1er Vice-président de l’APC de
la même commune. Cette photo fut prise lorsque nous quittions les lieux où
s’était déroulée la bataille, il y a de cela plus de quarante
ans. Cette photo montre l’emplacement exact du douar Yesker à Béni Boustour,
dans la commune de Béni Bouattab.
Par mesure de sécurité, nous avions décidé
d’emprunter une autre route en revenant vers le siège de l’APC afin d’éviter
toute rencontre malencontreuse.
Après cette bataille, la France avait installé un
poste avancé sur le plus haut piton de la région nommé « Takrecht »
et ils ont regroupé tous les habitants de la région. C’était devenu par la
suite une « zone interdite » mais les moudjahidines s’y mouvaient
librement poursuivis parfois et presque tout le temps par des bombardements
intensifs. Les militaires français ne se hasardaient plus dans les zones au bas
relief.
Un autre témoignage de Monsieur Dahmame Abdelkader,
né en 1935 dans la région. « Il y a
eu un jour, une dénonciation au sujet du souk Hamou El Houari à Béni Bouattab.
Des avions de combat ont commencé à bombarder et tous ceux qui se sauvaient
étaient descendus par les militaires qui encerclaient le souk. Il y a eu plus
de vingt chahid djounouds et vingt autres civils. Plusieurs furent emmenés aussi
comme prisonniers. Moi-même j’étais dans le souk, ce jour-là, et à l’occasion
du bombardement, j’ai reçu plusieurs éclats de bombes dans le bras gauche »
et il nous montra des cicatrices très profonde
Nous nous arrêtâmes et là, nous nous sommes mis à contempler cette réalisation qui a donné une certaine vie à cette contrée sauvage. Le bassin du barrage s’étendait là, à nos pieds, sur des kilomètres. Son eau est d’un bleu idyllique et vous invite à vous rapprocher afin de goûter à la fraîcheur qui s’en dégageait. Nous prenions des photos à tout-va. L’avidité de pouvoir immobiliser la nature dans nos caméras et appareils photos se faisait de plus en plus pressante au fur et à mesure que l’on découvrait ces sites aussi beaux les uns que les autres. L’idée de prendre des souvenirs et d’agrémenter notre texte par ceux-ci nous trottait derrière la tête et nous voulions la personnifier et l’ancrer dans la mémoire collective pour des lendemains meilleurs et pour les générations futures qui pourront goûter le plaisir que nous goûtons aujourd’hui et qui nous comble d’une certaine vivacité et d’une certaine attirance vers notre sol et notre patrie combien riche en éléments naturels et en sites formidables et sans pareils peut-être dans le monde entier. Nous avons voulu fixer pour les temps futurs notre attachement à notre terre, notre patrie qui se veut plurielle même dans son essence propre, de par la diversité des ses plaines, de ses montagnes, de ses canyons, de sa faune et de sa flore. Les aloès étaient là, gardiens séculaires de ces contrées sauvages, de ces montagnes parfois non encore foulées par le pied de l’homme, de cette terre encore vierge qui ne demande qu’à être domestiquée.
Nous sommes à l’entrée du domicile de Monsieur Namoune Abdelkader, vice-président de l’APC de Béni Bouattab qui nous invita à déjeuner chez lui. Il a été un hôte remarquable et nous a présenté son frère qui est professeur d’enseignement moyen Namoune Ali, ainsi que leur maman qui est presque centenaire et qui s’est permis le luxe de venir vers nous par ses propres moyens pour nous souhaiter la bienvenue et nous raconter quelque anecdote durant son jeune âge. Nous ne pourrons jamais les remercier comme il se doit pour leur amabilité et leur gentillesse à notre égard, sans oublier leur cousin, le 1er vice-président de l’APC, Monsieur Zirar Mohamed. La dame s’appelle Mme Namoune Aïcha bent Ahmed.
La photo à droite est un souvenir de notre passage chez cette famille à qui nous souhaitons bonheur et prospérité. (De G. à D. : assis sur chaise : Monsieur Zirar Mohamed, Chioune Abdennour, Mme Namoune, notre hôte, Mohamed Boudia, debout à l’arrière, Monsieur Namoune Abdelkader, vice-président de l’APC, accroupis : Cerbah Mohamed, notre chauffeur et enfin Namoune Ali, PEM, frère de Abdelkader.Nous sommes devant la zouia de Sidi Ahmed Benazza de son vrai nom, Lallak Ahmed, c’était un érudit qui enseignait dans la zaouïa qu’il avait créée lui-même et qui existe de nos jours. Elle est construite en terre battue. On l’appelait « Cheikh Ahmed Benazza ». Il est mort il y a de cela une dizaine d’années. Le jour de sa mort, il y a eu deux arbres qui furent déracinés et couchés sur le sol sans raison apparente. Ce jour-là, il n’y avait ni pluie, ni vent. Cela reste toujours un mystère de nos jours. Il a un fils qui est lui-même imam mais actuellement il est en retraite et habite la ferme à Chlef. Son nom est Lallak Taïeb. Les habitants de cette localité nous ramenèrent du café et du pain en guise de bienvenue, nous les en remercions pour cette marque d’hospitalité. Personne n’a pris la relève de ce saint homme et la zaouïa est actuellement fermée
Un troupeau de moutons nous barrant la route durant notre retour vers la commune et la daïra d’El KarimiC’est le lit de l’Oued Boukhouchou qui se déverse dans le barrage d’Oued Fodda, en aval de Béni Bouattab
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