Que c’est dur de perdre sa mère
Quelque soit son age
On perd tous ses repères
Il ne reste que son image.
Cette image encrée pour toujours
Dans notre esprit, notre cœur, notre corps
Cette image symbole de l’amour
De cet être fauché par la mort.
Celle de cette grande dame
Qui a vécu plus de cent ans
Et fini par
rendre l’âme
Pour rejoindre le tout puissant.
Ce livre d’histoire qui se referme
Cette douceur incomparable
Cette longue vie qui a pris terme
De cette mère et grand mère adorable.
Maman ! le vide que tu as laissé
Est immense et douloureux
Tu ne quitteras jamais nos pensées.
Tu nous as rendus si heureux
Très tôt tes parents t’ont quitté
Et malgré ce grand malheur
De ton devoir tu t’es acquité
En élevant tes frère et sœurs.
Tu as épousé ton cousin
Notre père, ce cher papa
Et tous les deux main dans la main
Vous avez avancé pas a pas.
Jusqu’au jour ou il t’as laissée
Tu avais juste cinquante ans
Sa tendre compagnie a cessé
T’endeuillant toi et tes enfants.
Tu nous as élevés dans la dignité
Dans le respect de soi et des autres
Ton amour était illimité
Tu étais notre bon apôtre.
Et comme a dit Charles Aznavour
Ils sont venus ils sont tous là
Accompagner ce triste jour
Notre Mama vers l’au-delà.
Tu as offert tes hirondelles
Pour le pays, pour la nation
Elles ont déployé leurs grandes ailes
Pour s’envoler vers l’horizon
Elles sont mortes en héroïnes
Pour l’honneur et la liberté
C’était la volonté divine
Il n’ y a rien à regretter.
Toutes deux si jeunes d’âge
Tombées au champ d’honneur
Pleines de vaillance et de courage
Elles ont choisi leur dernière heure.
Vous tous qui nous voyez de la haut
Toi maman notre reine
Aidez-nous à alléger ce fardeau
Rempli de tristesse et de peine.
Par Mme Farida Ziouche née Bedj
يا أهل الكرم والجود
يا أهل الكرم والجود
خلوني نحكي ونعود
فلولي رآك مشهود
أتخليت عن لغة الجدود
يا أهل الكرم والجود
خلوني نحكي ونعود
أنا ما تخليت عن حروف العود
لكن ادياقوا عليا الحدود
يا أهل الكرم والجود
خلوني نحكي ونعود
حتى يصفى قلبي من الدود
وينشرح صدري للوجود
يا أهل الكرم والجود
خلوني نحكي ونعود
ونبكي على
هذا المفقود
لغة ألأم والجدود
يا أهل الكرم والجود
خلوني نحكي ونعود
أتربصت في لغة أخرى
وعمقت فيها بلا حدود
يا أهل الكرم والجود
خلوني نحكي ونعود
نطقنها كلغة الجدود
ونحكي فيها ألأسود
يا أهل الكرم والجود
خلوني نحكي ونعود
هي وهبة من عند الرب الودود
ما نتخلى عنها ما دمت في الوجود
يا أهل الكرم والجود
خلوني نحكي ونعود
ما اني شجرة بلا عروق
تتغد من مياه كل البحور
محمد بودية
ابنيت لك قصر
بالثقافة
سقفت
طلعت في
شانك
وقلت هذا من
حق
دار
كالثعبان
وكلالو حقو
امشيت في
البلدان
ما وجدت
كيفو
أسالت عليه ناس الأصنام
وحد ما
يعرفو
امشيت في الأوطان
احرزت من
ذيئابو
أركبت الفراس
واصبحت من
جوادو
نسألكم يا
حباب
شكون اللي
يعرفو
شفت لسباع
اليد
اعرفتهم ما يتخلفو
واعرفت الذهب الأصيل
ما يتبدل
وجهو
الفضة ما هي
اصيلة
حتى كف اليد
اتكحلو
اعذروني يا
ناس
هذا الحق
اسمعو
نصيحة كلام
منها تشبعو
ما انريد
منكم
شكر و لا
سلامو
نفظح الذئب
النكار
ونرقب على
خربيبو
يستراح
الخاطر
ويرجع الادب لي
اديبو
محمد بودية
أسئلوني يا ناس على ملحمة الجزائر كيف بدات
Mohamed Boudia
ملحمة الجزائر
أسئلوني يا ناس على ملحمة الجزائر كيف بدات
أسئلوني على التهجير
والمئسات كيف أنتهات
نبدى نحكي ما قبل
الفتوحات وفيها ذكرايات
الفنقيين دخلو على
السواحل وبدعو تجارات
تبعوهم الروم بشرستهم
وعتادهم أفنات
الوندال من الشمال
أنكبوا عليها طوغات
مكثوفيها أكثر من قرن
ودو كل الخيرات
ألأهالي من الإستبداد
في الجبال أتعلات
تستنى في الوقت المناسب
للهجومات
اتراقب وأتكمن واترد كل المحاولات
أسئلوني يا ملاح على
يوغرطة الرماح
وعلى مسينيسى المغوار
في الكفاح
لا تنسوا الأمير عبد
القادر بجنودو فارح
ولا الشريف محمد بن عبد
الله السايح
بومعزة اللي أهزم
فرانسا في الشلف الطايح
وأسألوني على المقراني
في المدية مكافح
وخوه بومزراق خذى
الراية من بعد وصافح
لا تنسو محي الدين اللي
أعلن الجهاد يمارس
ولا أولاد سيدي الشيخ و
بوعمامة الفارس
ولا لالة فاطمة نسومر
ضد الإستعمار الشارس
أسئلوني على كل من كان
في الحرب غايس
على كل من كان يلبس
السروال وزيد البرانس
على الرجال والنساء
للراية والوطن أتأنس
ما يتخلاو على الوطن
حتى الإستعمار يفلس
أسئلوني يا هلي على
أولاد مناصروولاد يونس
اللي أردمهم حايين في
المغارات كفينياك الفايح
وبيليسي الذي في
المغارات أحرق أولاد رياح
بأمر من بيجو جينيرال
ألإستدمار الجايح
أسئلوني علي بوعرعارة
والشعب معه إكافح
من بني راشد لبوشطان
للظهرة لاولاد رياح
قبضوه وعدموه بيوم
ألجمعة ودمو سايح
عند الخروبة ومن
ألأهالي كثرت النوايح
بوعرعارة ما ماتش واسم
يتردد في كل الجوايه
يبقى عبرة للشعب
المكافح ضد الاستعمار الجايح
Benrara Benyahia ben Adda dit « bouâr’âra”
Benziane
Abdelkader ben Abdelkader, son compagnon, guillotiné avec lui
Ils
ont été décapités par les forces coloniales un Vendredi Noir du 25 Octobre 1923
à 6 h.du matin sur la place publique de la Place Victor Hugo dite
« Elkharrouba » à Orléansville (El Asnam), Chlef, actuellement. (Voir
le journal de l’Arrondissement d’Orléansville « Le Progrès » du 25
Octobre 1923 qui paraissait, une fois par semaine
Victor Hugo
Le Crapaud
Que savons-nous ? qui donc connaît le fond des choses ?
Le couchant rayonnait dans les nuages roses;
C'était la fin d'un jour d'orage, et l'occident
Changeait l'ondée en flamme en son brasier ardent;
Près d'une ornière, au bord d'une flaque de pluie,
Un crapaud regardait le ciel, bête éblouie;
Grave, il songeait; l'horreur contemplait la splendeur.
(Oh! pourquoi la souffrance et pourquoi la laideur ?
Hélas! le bas-empire est couvert d'Augustules,
Les Césars de forfaits, les crapauds de pustules,
Comme le pré de fleurs et le ciel de soleils!)
Les fleurs s'empourpraient dans les arbres vermeils;
L'eau miroitait, mêlée à l'herbe, dans l'ornière;
Le soir se déployait ainsi qu'une bannière;
L'oiseau baissait la voix dans le jour affaibli;
Tout s'apaisait, dans l'air, sur l'onde; et, plein d'oubli,
Le crapaud, sans effroi, sans honte, sans colère,
Doux, regardait la grande auréole solaire.
Peut-être le maudit se sentait-il béni;
Pas de bête qui n'ait un reflet d'infini;
Pas de prunelle abjecte et vile que ne touche
L'éclair d'en haut, parfois tendre et parfois farouche;
Pas de monstre chétif, louche, impur, chassieux,
Qui n'ait l'immensité des astres dans les yeux.
Un homme qui passait vit la hideuse bête,
Et, frémissant, lui mit son talont sur la tête;
C'était un prêtre ayant un livre qu'il lisait;
Puis une femme, avec une fleur au corset,
Vint et lui creva l'oeil du bout de son ombrelle;
Et le prêtre était vieux, et la femme était belle.
Vinrent quatre écoliers, sereins comme le ciel.
- J'étais enfant, j'étais petit, j'étais cruel; -
Tout homme sur la terre, où l'âme erre asservie,
Peut commencer ainsi le récit de sa vie.
On a le jeu, l'ivresse et l'aube dans les yeux,
On a sa mère, on est des écoliers joyeux,
De petits hommes gais, respirant l'atmosphère
A pleins poumons, aimés, libres, contents, que faire
Sinon de torturer quelque être malheureux ?
Le crapaud se traînait au fond du chemin creux.
C'était l'heure où des champs les profondeurs s'azurent.
Fauve, il cherchait la nuit; les enfants l'aperçurent
Et crièrent : - Tuons ce vilain animal,
Et puisqu'il est si laid, faisons-lui bien du mal! -
Et chacun d'eux, riant, - l'enfant rit quand il tue, -
Se mit à le piquer d'une branche pointue,
Elargissant le trou de l'oeil crevé, blessant
Les blessures, ravis, applaudis du passant;
Car les passants riaient; et l'ombre sépulcrale
Couvrait ce noir martyr qui n'a pas même un râle,
Et le sang, sang affreux, de toutes parts coulait
Sur ce pauvre être ayant pour crime d'être laid;
Il fuyait; il avait une patte arrachée;
Un enfant le frappait d'une pelle ébréchée;
Et chaque coup faisait écumer ce proscrit
Qui, même quand le grand jour sur sa tête sourit,
Même sous le grand ciel, rampe au fond d'une cave;
Et les enfants disaient : Est-il méchant! Il bave!
Son front saignait; son oeil pendait; dans le genêt
Et la ronce, effroyable à voir, il cheminait;
On eût dit qu'il sortait de quelque affreuse serre.
Oh! la sombre action, empirer la misère!
Ajouter de l'horreur à la difformité!
Disloqué, de cailloux en cailloux cahoté.
Il respirait toujours; sans abri, sans asile,
Il rampait; on eût dit que la mort, difficile,
Le trouvait si hideux qu'elle le refusait;
Les enfants le voulaient saisir dans un lacet,
Mais il leur échappa, glissant le long des haies;
L'ornière était béante, il y traîna ses plaies
Et s'y plongea sanglant, brisé, le crâne ouvert,
Sentant quelque fraîcheur dans ce cloaque vert,
Lavant la cruauté de l'homme en cette boue;
Et les enfants, avec le printemps sur la joue.
Blonds, charmants, ne s'étaient jamais tant divertis.
Tous parlaient à la fois, et les grands aux petits
Criaient : Viens voir! dis donc, Adolphe, dis donc, Pierre,
Allons pour l'achever prendre une grosse pierre!
Tous ensemble, sur l'être au hasard exécré,
Ils fixaient leurs regards, et le désespéré
Regardait s'incliner sur lui ces fronts horribles.
- Hélas! ayons des buts, mais n'ayons pas de cibles;
Quand nous visons un point de l'horizon humain,
Ayons la vie, et non la mort, dans notre main. -
Tous les yeux poursuivaient le crapaud dans la vase;
C'était de la fureur et c'était de l'extase;
Un des enfants revint, apportant un pavé
Pesant, mais pour le mal aisément soulevé,
Et dit : - Nous allons voir comment cela va faire.
Or, en ce même instant, juste à ce point de terre,
Le hasard amenait un chariot très lourd
Traîné par un vieux âne éclopé, maigre et sourd;
Cet âne harassé, boiteux et lamentable,
Après un jour de marche approchait de l'étable;
Il roulait la charrette et portait un panier;
Chaque pas qu'il faisait semblait l'avant-dernier;
Cette bête marchait, battue, exténuée;
Les coups l'enveloppaient ainsi qu'une nuée;
Il avait dans ses yeux voilés d'une vapeur
Cette stupidité qui peut-être est stupeur;
Et l'ornière était creuse, et si pleine de boue
Et d'un versant si dur, que chaque tour de roue
Etait comme un lugubre et rauque arrachement;
Et l'âne allait geignant et l'ânier blasphémant;
La route descendait et poussait la bourrique;
L'âne songeait, passif, sous le fouet, sous la trique,
Dans une profondeur où l'homme ne va pas.
Les enfants, entendant cette roue et ce pas,
Se tournèrent bruyants et virent la charrette :
- Ne mets pas le pavé sur le crapaud. Arrête!
Crièrent-ils. Vois-tu, la voiture descend
Et va passer dessus, c'est bien plus amusant.
Tous regardaient.
.Soudain, avançant dans l'ornière
Où le monstre attendait sa torture dernière,
L'âne vit le crapaud, et, triste, - hélas! penché
Sur un plus triste, - lourd, rompu, morne, écorché,
Il sembla le flairer avec sa tête basse;
Ce forçat, ce damné, ce patient, fit grâce;
Il rassembla sa force éteinte, et, roidissant
Sa chaîne et son licou sur ses muscles en sang,
Résistant à l'ânier qui lui criait : Avance!
Maîtrisant du fardeau l'affreuse connivence,
Avec sa lassitude acceptant le combat,
Tirant le chariot et soulevant le bât,
Hagard, il détourna la roue inexorable,
Laissant derrière lui vivre ce misérable;
Puis, sous un coup de fouet, il reprit son chemin.
.
Alors, lâchant la pierre échappée à sa main,
Un des enfants - celui qui conte cette histoire -
Sous la voûte infinie à la fois bleue et noire,
Entendit une voix qui lui disait : Sois bon!
Bonté de l'idiot! diamant du charbon!
Sainte énigme! lumière auguste des ténèbres!
Les célestes n'ont rien de plus que les funèbres,
Si les funèbres, groupe aveugle et châtié,
Songent, et, n'ayant pas la joie, ont la pitié.
O spectacle sacré! l'ombre secourant l'ombre,
L'âme obscure venant en aide à l'âme sombre,
Le stupide, attendri, sur l'affreux se penchant,
Le damné bon faisant rêver l'élu méchant!
L'animal avançant lorsque l'homme recule!
Dans la sérénité du pâle crépuscule,
La brute par moments pense et sent qu'elle est soeur
De la mystérieuse et profonde douceur;
Il suffit qu'un éclair de grâce brille en elle
Pour qu'elle soit égale à l'étoile éternelle;
Le baudet qui, rentrant le soir, surchargé, las,
Mourant, sentant saigner ses pauvres sabots plats,
Fait quelques pas de plus, s'écarte et se dérange
Pour ne pas écraser un crapaud dans la fange,
Cet âne abject, souillé, meurtri sous le bâton,
Est plus saint que Socrate et plus grand que Platon.
Tu cherches, philosophe? O penseur, tu médites?
Veux-tu trouver le vrai sous nos brumes maudites?
Crois, pleure, abîme-toi dans l'insondable amour!
Quiconque est bon voit clair dans l'obscur carrefour;
Quiconque est bon habite un coin du ciel. O sage,
La bonté, qui du monde éclaire le visage,
La bonté, ce regard du matin ingénu,
La bonté, pur rayon qui chauffe l'inconnu,
Instinct qui dans la nuit et dans la souffrance aime,
Est le trait d'union ineffable et suprême
Qui joint, dans l'ombre, hélas! si lugubre souvent,
Le grand ignorant, l'âne, à Dieu le grand savant.
" La légende des siècles "
Pleure, ma plume bien-aimée !
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et écris ce que je ne saurais dire
Crie à la face de ce monde de préjugés
Mon amertume et mes souvenirs
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte l’histoire de ce pays
De cette terre et ce peuple meurtri
Raconte son Iliade et son odyssée
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte l’histoire de ce policier
De ce journaliste, de ce militaire,
De ces femmes et enfants égorgés
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte l’odyssée de ce peuple meurtri
Par des forces rancunières et damnées
Qui veulent le faire plier sans cris
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte l’histoire de ce glorieux pays
De cette enfant, sous les yeux de ses parents, violée
Son seul tort est d’avoir, sa patrie, aimé
Pleure ! Oh ! Ma Plume bien-aimée !
Raconte l’histoire de ce journaliste
Tombé, sous les balles obscurantistes
Son seul tort avoir aimé sa patrie ensanglantée
Pleure ! Oh ! Ma Plume bien-aimée
Et raconte l’histoire de ces scouts
Sur les tombes de leurs aïeuls venus
Commémorer et pour leurs martyrs, une pensée
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte l’histoire de ces militaires
Tombés sous les balles traîtresses
Seulement pour avoir défendu cette terre
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée
Et raconte l’Iliade de ces pauvres démunis,
Par une main traîtresse, à la vie, arrachés
Leur seul tort, c’est d’avoir refusé de plier
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et Raconte l’histoire de cette élève
Devant ses professeurs et camarades, égorgée
Son seul tort, d’un bel avenir, avoir rêvé
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée
Et raconte l’histoire de cet homme de lettres
De ce journaliste qui brave tous les dangers
Pour informer et éloigner cet obscurantiste spectre
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et écris ce que je ne saurais dire
Sur ce peuple meurtri et désarmé
Devant ces hordes sanguinaires à maudire
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte au monde, l’histoire de ce pays
De cette jeunesse, de ces femmes et enfants
Par des hordes barbares spoliés et meurtris
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
A qui pourrais-tu te confier ?
Fais entendre le glas de la vérité
A un monde devenu sourd et muet
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Porte ce message à mon peuple tant aimé
Que seules les armes lui redonneront sa liberté
Qui est un don, de la nature, divin et inné
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Raconte à mon peuple et redonnes-lui sa volonté
Dis-lui de chercher, par tous moyens, à s’élever
Sans oublier qu’il est un peuple de paix
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et extériorise
Ce que je ne saurais dire
A ma patrie que j’admire
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée
Et couche sur ce papier
Tous les mots amers, doux et gais,
Dans l’espoir de voir ma patrie, de ce joug, délivrée
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Par toi, mon histoire est contée
A ma patrie, elle est dédiée
Avec tant de sentiments refoulés
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Je veux que tu écrives
Avec mon sang,
Comme une barque à la dérive
Aucun son
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte l’histoire de ce village déserté
De ses habitants, par la peur hantés,
Par une nuit de Ramadhan ensanglantée,
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte ces jeunes filles violées
Dans leurs chairs, meurtries,
Pour avoir refusé de céder
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Conte cette nuit, un certain Janvier
Des centaines de gens, par la mort fauchés
Par des assassins, de sang, assoiffés
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Conte ces enfants, de savoir, privés
Par des obscurantistes illettrés
Leur école fut brûlée
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte l’histoire de cette jeune mariée
Ravie aux siens et à son mari,
Par des sauvages, avant la félicité
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Raconte l’histoire de cette veuve,
Dans sa vie familiale déchirée,
Dont le mari, devant elle, fut égorgé
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte ! Je t’en prie ! Je t’en
supplie !
Raconte et ne t’arrêtes point jusqu’à l’éternité
Mes larmes suppléeront à ton encre terminée
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte au monde incrédule et hébété
L’histoire de ce peuple tant aimé,
Sa tragédie et son honneur bafoué
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et raconte à l’histoire toutes les atrocités
Subies par ce peuple épris de justice et de paix
Que des assassins, à leurs desseins, ont voulu plier
Pleure ! Oh ! Ma plume bien-aimée !
Et si ton encre et mes larmes tarissent en chemin
Ecris de mon sang ! Cette Iliade pour les futurs
temps
Afin que ces meurtriers subissent le dernier jugement.
Mohamed BOUDIA
Réversibilité par Charles Baudelaire
..
Ange
plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse,
La
honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et
les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui
compriment le cœur comme un papier qu'on froisse ?
Ange
plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ?
.
Ange
plein de bonté, connaissez-vous la haine,
Les
poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel,
Quand
la Vengeance bat son infernal rappel,
Et
de nos facultés se fait le capitaine ?
Ange
plein de bonté, connaissez-vous la haine ?
.
Ange
plein de santé, connaissez-vous les Fièvres,
Qui,
le long des grands murs de l'hospice blafard,
Comme
des exilés, s'en vont d'un pied traînard,
Cherchant
le soleil rare et remuant les lèvres ?
Ange
plein de santé, connaissez-vous les Fièvres ?
.
Ange
plein de beauté, connaissez-vous les rides,
Et
la peur de vieillir et ce hideux tourment
De
lire la secrète horreur du dévouement
Dans
des yeux où longtemps burent nos yeux avides ?
Ange
plein de beauté, connaissez-vous les rides ?
.
Ange
plein de bonheur, de joie et de lumières,
David
mourant aurait demandé la santé
Aux
émanations de ton corps enchanté ;
Mais
de toi je n'implore, ange, que tes prières,
Ange
plein de bonheur, de joie et de lumières ! Charles Baudelaire
PEUPLES OPPRIMES par Mohamed Boudia
Pour cette humanité avide d’amour et de sens
En vain, j’ai cherché
Toutes mes connaissances j’ai épluché,
Las, je suis resté
Sans réminiscences, j’ai pensé et repensé
Là, Je suis cloîtré
J’ai fait appel à ma mémoire et j’ai mémorisé
Tous les instants passés
Je n’ai pu me rassasier de mes connaissances épuisées
J’ai fait appel à mon inné
Je ne sais si ce que j’ai récolté est vrai
Mais je continue ma tournée
Me demandant si j’ai droit ou non à la vérité
Je suis vraiment tourmenté
Je me voue à mon profond être, mon égo limité
Dans le temps et l’éternité
Mais j’ai vu pas mal d’atrocités
Dans ce bas monde spolié
Des guerres et des massacres pour une futilité
J’en suis tellement écœuré
Que j’arrive difficilement à admettre cette vérité
Amère et sans intérêt
Je lance ici, un appel urgent, aux âmes sensées
De revenir aux lois de l’éternité
Pour sauver le monde et la terre de ces atrocités
Et pouvoir ainsi mériter
Une place au paradis dans le bonheur et la félicité
Dont Dieu nous a comblés
Et ainsi, notre bonne planète mère, la préserver
De ces maux insensés
Et ainsi, dans le monde, le bonheur sera pérennisé
Et un nouvel âge sera né
Pour nous combler de ses dons et de ses bienfaits Mohamed Boudia
POUR LA PAIX par Mohamed Boudia
Hommes du monde entier
Je viens vous supplier de m’écouter
Faites en sorte d’être bons
Et laissez-moi, une chose, vous raconter
Depuis la nuit des temps
J’ai vu pas mal d’atrocités jusqu’à l’instant
J’ai voyagé tant et tant
Que je suis repu de cette sensation
D’amertume et de dégoût naissant
Qui me privent de mes fonctions
D’intellectuel et d’homme pensant
Risquant de devenir paria ou méchant
Des idées noires me nourrissant
Et commettre l’irréparable moisson
Dont les blés seront noircis par l’évènement
Sur leurs épis vers le ciel montant
Suppliant Dieu à tout moment
De les secourir des mains du géant
Qui brûlent leurs essences d’antan
Et les laissent sans reflet d’argent
Qui faisait leur fierté à travers le temps
Dieu ! Vous êtes si Grand et Omniscient
Faites en sorte qu’ils reviennent à la raison
Pour récolter de Vous, bienfaits et dons
Pouvoir ainsi devenir de vrais fans
Et fraterniser avec l’innocence d’un enfant
Pérenniser, sur cette terre, un amour franc
Qui pourrait s’étaler sur tous les continents
Et ferait naître une fraternité entrant
Dans les cœurs meurtris par tant de relents
Et leur donner un nouvel espoir naissant
Pour cette planète dans le cosmos voguant
Mohamed BOUDIA
MON ÂME
Pourquoi me quittes-tu
mon âme
Je suis désemparé, tu
me blâme
Pourquoi t’es-tu, dans
les airs, envolée
Ahuri et blessé, tu m’a
laissé
Tu es ma colombe dans
l’azur bleuté
Tu montes cet escalier
du ciel étoilé
Me faisant signe, tu
bats des ailes
Je constate que tu es
vraiment belle
J’essaie de te suivre
en ribambelle
Comme une enfant jouant
à la marelle
Tu es insaisissable, tu
montes au ciel
Tu montes chez ton Créateur,
l’Eternel
Se languit de toi, mon
corps pestilentiel
Te réclame à corps et à
cris, oh ! ma belle !
Sans toi, je ne peux être
qu’une poubelle
Que se disputeront,
chacals et corneilles
Mon corps meurtri se
décompose au soleil
Ne peut-on m’emmener
avec toi au paradis
Ce lieu de délices et
de biens interdits
Pour les athées, les
incultes, par pour les érudits
Je t’en prie, oh !
Mon âme ! je t’en supplie
Sois gentille et
emmène-moi dans ton paradis
Octroyé par Dieu pour
te bénir de ses bienfaits
Car, sur terre, je t’ai
spoliée et souillée
Par mes agissements de
pauvre créature guindée
Par mes incroyances du
paradis et ses félicités
Comme je voudrais
revenir, voir mes vœux exaucés
Pouvoir refaire ma vie
et ainsi pouvoir prier
A Dieu, lui demander de
me pardonner mes pêchés
Car Lui Seul pourrait,
de l’enfer, m’extirper
Et toi ! Âme
pure ! ne peux-tu, en ma faveur, intercéder ?
Pour ton auguste geste,
je te saurais gré
Des abîmes de l’enfer,
m’avoir sauvé
Par la grâce de Dieu et
ses bienfaits
Je serais le plus
heureux des morts – nés
Point de ma situation,
je ne me plaindrais
Et essaierais, ta
compassion, de la mériter
Tu ne seras plus l’âme
éternellement châtiée
Et je serais par mon
repentir, ton bouclier
Devant l’enfer et la
géhenne pour l’éternité
Mohamed BOUDIA
A notre bien-aimé frère le Chahid DRAA Mohamed Sadek, Héros parmi les héros de notre Armée de Libération Nationale.
Témoignage pour un Martyr
Draa, tu étais le bouclier protecteur de
tous tes compagnons
Dieu enveloppera de sa miséricorde un
être ayant édicté, de Mohamed, le nom
Un être courageux a dit tu es le courage
en lui-même
Un jaloux dira tu es celui qu’on secourra
Tu es le courage et toute la noblesse
Oh ! Toi ! Que tous comptent
sur toi
Tu es le silencieux qui dit au silence
tais-toi
Tes balles pour tes ennemis entreposées
Intelligent et dans ton esprit tout
était secret
Pour les incrédules, tu agrémentais
l’assemblée
Tu fus patient lorsqu’arriva le décisif moment
L’ennemi, pour toi s’asseyait et se
levait
Ton amour pour la vérité n’était point
une complaisance
Même si ton vis-à-vis, pour la vérité,
était porteur
Des péripéties que tu as engendrées avec
toute hardiesse
Par laquelle Dieu donne la victoire à
celui qui l’adore
Et dans les caravansérails, il y a de
l’éclatement
Le conflit a éclaté et en est témoin la
génération de coalisés
Au cours d’une embuscade que tu as bien
préparée
Sous leurs vêtements, plus ou moins nus,
ils l’étaient
Oh ! Fils de Bachir ! Tu as
choisi de dormir à l’air libre
Les étoiles te gardent et t’enveloppe,
le firmament
Où as-tu choisi comme lieu les monts et
les batailles
Alors ! Profites-en ! Toi qui
as obtenu le paradis éternel
Tu es au Paradis et autour duquel
tournent les anges
Ne se le partagent avec toi que ceux qui
se sont prosterné et prié
Tes bons actes, tu les as choisis pour
rencontrer Allah
Djihad dont ont parlé les
« Livres » et le Coran en est témoin
Tu as porté haut la vérité que Dieu t’a
ordonnée
Après que tu aies écouté les dirigeants
Ton père, parmi ses pairs, en est fier
Et aucun ne peut transcender la vérité
qu’il dit
Il ne dit que la stricte vérité non
point par égoïsme
Tu es un enfant, tu es un lionceau, tu
es cru, Mohamed
Ou bien la perspective était opaque
durant ta vie
N’était-ce le sort du Tout Puissant qui
doit être vénéré
C’est un essai dans la poésie militante
Par la plume d’Abdelkader Kermiche,
ancien membre de l’ALN.
Traduit de l’arabe par Mohamed Boudia,
écrivain - Chlef
أنا فلاح وانت سباب فلاسي
انت في نضري خماس
واحد ما يقلعه لي من
راسي
الذهب عمر ما يرجع نحاس
والفضة عمرها ما تساسي
اسكنتك في مقام فوق الناس
اعطت لك قيمة ودرتك فوق راسي
دخلتك في اهل العلم في مجلسي
اصبحت في تفكيرك وسواسي
اتجلب كالمجنون بلى راس
كالزايلة في وسط دراسي
اسالت عليك اهلي وناسي
قالو امدخل خمس في سداسي
اصبح ما يعرفش بين الكراع والراس
والى بين الحمار والفراسي
انا لصنامي في حجر ورسنيس
اسال عليا اهلي وناسي
يعطوك خبري واحساسي
انا ما اني غريب وللى فاسي
غير شاعر ايقول في مئاسي
اللي خلاو هم الرخاس
في بلاد نسبي وناسي
العود هو ركبي وفراسي
اللي بغى ايقول من يزيد في تحساسي
انا لصنامي ورسنيسي
اللي يبغيني من اصلي يكسي
ومن شعري كالماء يحسي
بالكرم والجود اصبح يستكسي
يبقى رفيق ما هو تدواسي
محمد بودية
.
SENSATION par Arthur Rimbaud
..
Par
les soirs bleus d'été, j’irai dans les sentiers,
Picoté
par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur,
j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je
laisserai le vent baigner ma tête nue.
..
Je
ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais
l'amour infini me montera dans l'âme,
Et
j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par
la Nature, - heureux comme avec une femme.
َArthur Rimbaud
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